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Le cairn de Petit Mont

Du haut de ses 6 000 ans d’Histoire, le cairn de Petit Mont porte un regard enchanté sur l’architecture mégalithique bretonne.

Fièrement dressé sur la presqu’île de Rhuys, il offre un horizon de toute beauté, laissant découvrir Belle-Île, Houat, Hoëdic ou la pointe de Kerpenhir à Locmariaquer.

Le cairn de Petit Mont vu de la plage, sous le dolmen des Pierres Plates à Locmariaquer.

Découvrir Petit Mont, c’est tourner les pages de l’histoire, en feuilletant en premier lieu l’ère du néolithique. C’est aussi parcourir le chapitre de l’époque gallo-romaine, où le cairn était alors considéré comme un temple.

C’est enfin comprendre sa place stratégique lors de la Seconde Guerre Mondiale, puisqu’un bunker y fut construit en 1942… Le cairn de Petit Mont rappelle à tous que l’histoire n’a eu de cesse de se réécrire sur son promontoire.

Il abrite un ensemble monumental composé de deux cairns accolés, construits en plusieurs phases durant le Néolithique, et de deux dolmens dont les chambres sont abondamment décorées de gravures.

Une première occupation du site est attestée vers 4 500 av. J.-C par la construction d'un tertre bas sous-jacent au cairn et la découverte de céramique attribuée à la Culture de Cerny dans un habitat proche. Un premier cairn est édifié sur ce tertre quelques siècles plus tard. Il mesure 35 m de long sur 20 m de large et 8 m de hauteur. Il ne comporte aucune structure funéraire dans sa structure interne.

Vers 4 000 av. J.-C, un second cairn est édifié sur la façade sud du premier. Il renferme un dolmen à couloir (dolmen 1). Le sol de la chambre est constitué d'une grande stèle-idole abattue et brisée.

Dolmen 1

Six des huit orthostates délimitant la chambre comportent des gravures obtenues par piquetage avec des percuteurs en quartzite qui ont été retrouvés au pied même des dalles. Les motifs représentés correspondent à des haches emmanchées stylisées, à des arceaux et des lignes dans le style des gravures de Gavrinis. Un important mobilier funéraire composé de poteries et de haches y a été découvert.

Vers 3 000 av. J.-C, deux autres dolmens sont construits contre la façade est (Dolmens 2 et 3).Lors de la construction du blockhaus, le dolmen 3 sera détruit. La chambre du second dolmen est de forme carrée. Elle est abondamment décorée décoration, 12 dalles étant gravées de motifs variés.

Dolmen 2

Parmi les chevrons et lignes serpentiformes, deux motifs se distinguent :

une « roue solaire »

et une paire de pieds.

Le portique visible sur la façade est correspond à un aménagement plus tardif :

« les supports du grand linteau, qui provient vraisemblablement d'un monument plus ancien, sont traités à la façon des stèles gauloises armoricaines qui firent leur apparition au IIIe-IVe avant J.-C. ».

A gauche, l'entrée du dolmen 3, totalement détruit par le blockhaus et à droite, l'entrée "en portique" du dolmen 2

Les deux dalles appuyées contre le cairn, l'une en forme de corne, l'autre en forme de crosse ont été découvertes lors des fouilles archéologiques.

Il s'agit vraisemblablement de symboles d'un culte taurin qui devaient orner la façade du cairn de part et d'autre du portique.

Les deux cairns et les dolmens sont renfermés dans un double mur. L'ensemble de la structure mesure 60 m de longueur sur 46 m de largeur et 6 m de hauteur, soit un volume de pierres estimé à 10 000 m3 6 sachant que de tout temps le site servi de carrière improvisée.

Dans le livre III des Commentaires sur la Guerre des Gaules, Jules César décrit la bataille navale contre les Vénètes. Si on accepte l'hypothèse que le port des Vénètes était Locmariaquer et que la bataille a eu lieu dans la baie de Quiberon, le témoin oculaire pourrait avoir été situé sur le Petit Mont, ou peut-être sur le Grand Mont à Saint-Gildas-de-Rhuys. À l'Age du fer, le site fut occupé par une population gauloise comme en attestent la découverte de nombreuses céramiques domestiques, d'objets en pâte de verre et de monnaies vénètes et turones. Les nombreuses statues de Vénus en terre blanche retrouvées sur place laissent entendre que le dolmen à couloir fut transformé en sanctuaire à l'époque romaine.

Le cairn du Petit-Mont est mentionné en 1560 comme amer dans Le Routier Pilote de Garcie Ferrande. La première fouille partielle est réalisée en 1865 par de Cussé, membre de la Société polymathique du Morbihan. Le site fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques le 5 août 1904. De 1906 à 1936, Zacharie Le Rouzic y mène des fouilles et restaurations.

En 1943, la construction d'un blockhaus d'observation entraine la destruction d'un des dolmens (le dolmen 3) et endommage le second qui ne sera redécouvert qu'en 1979 (dolmen 1) lors de la reprise des fouilles et l'entreprise de restauration poursuivies par Lecornec jusqu'en 1989.

De 1992 à 1993, le monument fait l'objet d'une restauration.

Cela restera pour moi la plus belle visite mégalithique armoricaine de cette année, aussi bien pour l'incroyable beauté des gravures que pour la gentillesse et l'érudition de la jeune femme qui nous a fait découvrir ce site incontournable.

Site du Petit Mont, Le Crouesty, 56640 Arzon

Accès payant

Sources:

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