top of page

Les anneaux-disques

En Belgique, dans le Bassin Parisien et en Bretagne pendant le premier tiers du Ve millénaire, (c’est-à-dire entre -4950 et -4650 BC) on retrouve souvent des anneaux étroits, taillés dans des plaques de schiste, qui ont circulé en très grand nombre dans les communautés du groupe culturel de Villeneuve-Saint-Germain (VSG). Ces anneaux sont des parures qui étaient portés au bras comme le montre leur lustré intérieur et certaines sépultures. Ils sont certes réalisés sur une roche assez banale, le schiste, mais qui devient brillante lorsqu’elle avait été huilée.

A gauche, anneau-disque en roche schisteuse à grenats, Moustéro, ile de Groix

Pendant les 3 siècles, ce sont donc des dizaines de milliers d’anneaux qui ont été mis en circulation et qui ont circulé sur quelques centaines de kilomètres. Ces anneaux indiquent donc une valeur et une fonction sociale intégrées aux échanges régionaux dans la zone occupée par les communautés VSG.

Pour les anneaux en « roches nobles » (serpentinite, jadéitite…), les gîtes de matière première sont très éloignés du Bassin Parisien et les conditions de découverte sont souvent radicalement différentes de celles des anneaux en schiste. On les trouve en effet souvent isolés et hors contexte d’habitat ou de sépulture, ou parfois regroupés par deux, ou encore associés en véritables dépôts intentionnels.

Anneau-disque en néphrite alpine. Découvert en 1955 par un agriculteur hors de tout contexte archéologique. Cet anneau en néphrite est le seul connu en europe. La matière première provient d'un gisement Suisse, dans le canton des Grisons à 2250m d'altitude.

Ces anneaux alpins ont souvent une couronne large à section quadrangulaire aplatie. Les exemplaires les plus rares sont en jadéitite tirés des contreforts du mont Viso où ils étaient exploités entre 1 700 et 2 400 mètres d’altitude.

Mané er Hroëk

On ne connaît qu’une trentaine d’exemplaires d’anneaux en jade comme celui du Mané er Hroëk, à Locmariaquer (Morbihan) qui aura parcouru une distance de 850 kilomètres à vol d’oiseau, avant d’être déposé dans ce tumulus géant vers -4600 BC. Il faut aussi noté qu’une grande hache polie à talon pointu était engagée dans l’anneau-disque.

Photo issue du livre de Gérard Bailloud, Christine Boujot, Serge Cassen, Charles-Tanguy Le Roux

"CARNAC Les premières architectures de pierre"

Dès la découverte, la symbolique sexuelle de cette association avait donc évidemment été reconnue.

La rareté des anneaux-disques alpins, leur découverte essentiellement hors contexte archéologique conventionnel, ainsi que l’ampleur des transferts à longue distance, semblent montrer qu’il s’agissait d’objets-signes valorisés, utilisés dans le cadre de rituels religieux.

Visité en 2020.

10 Place de la Chapelle, 56340 Carnac

Accès payant

Sources:

articles recents: 
recherche par TAGS: 
bottom of page