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"Marthe et Saint-Just Péquart. Archéologues des îles. De Houat à Hoëdic, 1923-1934" au mus

  • Alain Foucaut
  • 1 août 2020
  • 3 min de lecture
Le Mésolithique correspond à une période de transition entre le Paléolithique et le Néolithique.
Deux sites très riches sont présentés dans le musée : Téviec et Hoedic, où ont été retrouvées de nombreuses sépultures et des squelettes humains parmi les plus anciens de Bretagne. Une de ces tombes est reconstituée en vitrine. Celles-ci sont peut-être les premières traces de sédentarisation en Europe.
Téviec fait partie des rares sites du Mésolithique subsistant en Bretagne, avec la Pointe de la Torche, Hoedic et Beg er Vil sur la presqu’île de Quiberon. Un habitat et un cimetière de cette période y ont été découverts et fouillés par un couple d'amateurs d'archéologie lorrains, Marthe et Saint-Just Péquart.

Leurs recherches à Téviec (1928-1930), puis à Hoedic (1931-1934), consacrèrent leur travail d'archéologue avec la découverte de deux nécropôles mésolitiques mondialement connues et qui n'ont pas fini d’alimenter le débat sur cette période charnière de la transition Mésolithique-Néolithique.

À l'époque de l'occupation, entre 5 500 et 5 300 av. J.-C., l'îlot était rattaché au continent. L'habitat était installé sur un amas coquillier ayant livré les restes de nombreux mollusques marins, de crustacés, de seiche, de poissons (labridés), d'oiseaux (dont des pingouins, des canards, des bécasses ou des pygargues), des cétacés et des mammifères terrestres (sanglier, cerf, aurochs, chevreuil, chien, etc.), ainsi que des résidus de taille de silex.

C'est dans ces zones de vie et de rejet des déchets coquilliers que les chasseurs-cueilleurs ont enterré certains de leurs défunts. Les coquillages ont permis la très bonne conservation des sépultures, leur carbonate isolant les ossements du sol acide.

Nécropole de Téviec

Téviec a ainsi livré dix sépultures, dont certaines contenaient plusieurs morts, pour un total de 23 individus, adultes et enfants. Creusées dans l'amas coquillier, elles étaient souvent associées à des foyers et pouvaient être recouvertes par des massifs de pierres ou des dalles.

Plusieurs des squelettes ont été datés, avec des résultats qui indiquent une occupation globalement située dans le courant du sixième millénaire avant notre ère. Les problèmes particuliers posés par la datation au radiocarbone en milieu littoral (effet réservoir) ne permettent ni d'être plus précis ni d'évaluer exactement la durée d'utilisation du cimetière.

Trois des squelettes mis au jour se trouvent au Musée de la Préhistoire de Carnac, deux au Musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye, deux au Musée des Confluences à Lyon, neuf à l’Institut de paléontologie humaine de Paris. La sépulture A est conservée au muséum de Toulouse. D'autres ont été perdus ou détruits depuis leur découverte.

Les Péquart ont aussi trouvé dans l'amas coquillier des centaines d'objets, principalement des outils en silex et des objets en os et en bois de cervidés. Les vestiges lithiques mis au jour comprennent de nombreux microlithes géométriques correspondant à des armatures de projectiles (« trapèzes », « triangles scalènes larges », etc.).

Certains squelettes portent des traces de mort violente, dont la cause fait l'objet de suppositions : des traces de coups violents sont constatés en 2010 par des médecins légistes sur le crâne des individus de la sépulture.

La sépulture K contenait six squelettes déposés successivement, mais à intervalles rapprochés. L'un des individus (le premier occupant ?) de cette sépulture, un homme d'une vingtaine d'années, a été daté au carbone 14 entre 5 600 et 5 300 avant J.-C. Il a été frappé simultanément par deux projectiles en silex. Pour Grégor Marchand, chercheur au CNRS et spécialiste du Mésolithique, cette sépulture collective serait la trace d'une tuerie.

En 1935, la famille Péquart quitta la Bretagne pour la grotte du Mas-d'Azil où elle fit des découvertes majeures concernant la culture magdalénienne. Le sérieux de leurs recherches et leur méthode de travail ont fait de Marthe et Saint-Just Péquart des précurseurs et des grands spécialistes de l’archéologie.

Les dix commandements du parfait archéologue selon Marthe Péquart (en1946).

Toutes les découvertes des Péquart ont été analysées et ont fait l'objet de publications à la fin des années 30 avant de tomber dans l'oubli. Car Saint-Just Péquart accusé de collaboration avec l'Allemagne durant la 2ème guerre mondiale a été fusillé à la libération.

Visité en 2020.

10 Place de la Chapelle, 56340 Carnac

Accès payant

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