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Le cairn de Kercado

Cet édifice est l'un des rares dolmens en Bretagne qui soit resté sous son cairn d'origine. Situé sur les terres du château de Kercado, siège d'une ancienne seigneurie, les pierres du cairn n'ont pas été réemployé. Situé au sud des alignements de Kermario, il est accessible lors d'une promenade en sous-bois, en pleine nature.

En 1863, le cairn est fouillé par René Galles. Il est classé monument historique par arrêtés du 27 décembre 1923. En 1925, il est réétudié par Zacharie Le Rouzic, qui le remodèle ensuite. Il le restaure d'une façon abusive en plantant un menhir à son sommet.

Le cairn est circulaire. Il a un diamètre de 25 m pour une hauteur de 5 m. Il est cerné d'un muret de parement qui forme entonnoir au niveau de l'entrée.

Il est entouré, à 6 m de sa muraille, des restes d'un cromlech : un cercle de 27 petits menhirs.

Le cairn contient un monument mégalithique en excellent état de conservation : un dolmen à couloir avec chambre simple, quadrangulaire, bien différenciée. Dans le couloir comme dans la chambre, les tables (dalles de couverture) reposent en grande partie sur des murets de pierre sèche (c'est-à-dire sans mortier), qui sont élevés entre elles et les supports mégalithiques. On retrouve ce mode de construction dans le dolmen B de Mané-Kerioned.

Vue du couloir depuis la chambre. En haut des supports mégalithiques, on voit les murets de rattrapage sur lesquels reposent en grande partie les tables.

Le couloir, orienté vers l'est, large de 1,20 m, a une longueur de 6,50 m. Sa hauteur est de 1,50 m à l'entrée, puis il s'élève régulièrement jusqu'à la chambre. Sa muraille compte 9 supports : 5 au nord et 4 au sud. Il est recouvert de 5 tables.

La chambre est légèrement décalée vers le nord par rapport à l'axe du couloir. Elle mesure 2,90 × 3 m, pour une hauteur de 2,30 m. Sa muraille compte 8 supports. Elle est recouverte d'une seule table, qui mesure 5,30 × 3,80 m.

Deux supports du couloir ainsi que le support sud de l'entrée de la chambre ont un décor réticulé (en mailles de filet). On retrouve un décor proche au Mané-Kerioned et au Petit Mont, à Arzon. Le support nord de l'entrée de la chambre présente une silhouette anthropomorphe.

Au plafond de la chambre, est gravée une « hache-charrue » rappelant les signes observés sur les stèles de Locmariaquer. Elle n'est pas placée au centre, mais près des supports, ce qui fait songer à un réemploi.

Les fouilles de 1925 livrent un riche mobilier : 117 perles en callaïs, les restes de 41 vases (dont 12 ornés), des pointes de flèche à ailerons, des éclats de silex et de quartz, des charbons de bois, des mollettes, 17 petites perles blanches…

Sa diversité révèle une longue fréquentation : des éléments fréquemment trouvés sur les sites du Néolithique moyen côtoient des céramiques du Néolithique final et du Campaniforme.

En 1990, Ana Maria Martin situe le dolmen en 4800 avant notre ère, et en parle comme du « plus ancien d'Europe ». Car des dates extrêmement hautes ont été livrées par le carbone 14 sur des charbons provenant des fouilles de Zacharie Le Rouzic. Mais elles sont trop imprécises (5200-4360 avant notre ère).

En 1965, Jean L'Helgouach dit que de telles dates « ne semblent pas devoir être retenues, ayant été effectuées sur un matériel provenant de fouilles anciennes et n'ayant pas reçu de confirmation » : selon lui, une autre série de dates, plus fournie, tourne autour de 4300. En 1979, Jean L'Helgouach parle pourtant de 4670 avant notre ère.

Visité en 2020.

5351 Kercado 56340 Carnac

Propriété privée, mais ouvert au public

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