top of page

Le dolmen au cachalot de Mané Lud

Dolmen daté du néolithique moyen, réutilisé au début de l’âge du Bronze vers 2220 ans avant J.-C. Ce dolmen a été fouillé par René Galles en 1863-1864, puis par Zacharie Le Rouzic en 1911. On y descend par un escalier moderne. Il est orienté nord-sud, le couloir, entamé par les constructions modernes, mesurait environ 6m de long, et la chambre 3,60m environ. 29 blocs servent de support à 5 dalles de couverture, et le sol est constitué de deux énormes dalles. Huit des supports sont gravés, et portent des symboles fréquents sur les mégalithes de la région : corniformes, crosses, lames de haches et haches emmanchées, serpentiformes, cupules, écussons, et des symboles parfois interprétés comme des bateaux à rames. Le sol de la chambre est constitué d’une dalle sculptée, dont la forme très particulière évoque une « idole en écusson (Aujourd'hui, identifié par Serge Cassen !). Il s’agit très vraisemblablement d’une stèle, dressée à l’air libre à l’origine, et utilisée en remploi pour le dallage de ce dolmen, de même pour la grande dalle de couverture.

La dalle dite de chevet, occupe tout le fond de la chambre. La gravure plutôt réaliste d’un cétacé a pratiquement validé notre hypothèse formulée plusieurs années auparavant, stipulant la représentation d’un cachalot et non d’une baleine « commune ».

Cette gravure est la plus réaliste du corpus armoricain, et seuls un enregistrement insuffisant des surfaces et la croyance systématique en l’aspect anthropomorphe des menhirs ont détourné le regard et la reconnaissance.

Le cachalot est fort bien restitué, puisque la tête occupe véritablement le tiers du corps, ce qui est exceptionnel ; le dessin rapporte bien cet allongement et la partie quadrangulaire de la tête. La rencontre des deux axes majeurs divisant la stèle se place à peu près là où devrait se trouver l’œil de l’animal, ce qui n’est peut-être pas un accident. La nageoire caudale est également remarquable de vérité, tant sa souplesse naturelle ne laisse habituellement transparaître que cet état « plié », vu en profil, l’organe étant rabattu sous son propre poids lors de la plongée ; et dans la mesure où l’observateur n’est jamais vraiment dans l’axe exact de la bête plongeant mais plutôt placé sur un des côtés, cette dissymétrie est l’image parfaite qui peut en être donnée. Par contre, le dessin du souffle est une erreur anatomique manifeste quant à son placement sur la tête. L’évent du cachalot est en effet placé loin en avant de la tête, en son extrémité même, et l’on se demande pourquoi le graveur a fait cette erreur. Il est vrai que le souffle est le moins localisable des phénomènes observés, même depuis une embarcation, puisqu’il ne s’agit pas d’un jet mais d’un mélange gazeux et liquide largement diffusé au-dessus du corps de l’animal. Un animal difficile à voir, difficile à approcher. Aussi n’est-il pas impossible que sur ce détail précis du comportement du cachalot, le graveur ait réuni l’image générique du souffle renvoyant aux cétacés visibles à cette époque.

A l’est de ce dolmen, la butte orientée est-ouest est en fait un tumulus, probablement daté de l’Age du Bronze (dimensions 80 x 50m et 5,50m de hauteur), et qui contenait un caveau funéraire ainsi que cinq pierres dressées surmontées de crânes de chevaux dans la partie est. Objets présentés aux Musées de Vannes et de Carnac.

Visité en 1990

39 Route d'Auray, 56740 Locmariaquer

Accès libre

Sources:

articles recents: 
recherche par TAGS: 
bottom of page