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Le Camp de Cora

« Là se tint un conseil où furent appelés ceux qui passaient pour mieux connaître le pays […] Les avis étaient partagés. Les uns voulaient marcher par Arbor, les autres par Sedelocus (Saulieu) et Cora (Cure). » Ammien Marcellin, Res Gestae, 350 après J.-C.

« Cora » est le nom latin de la Cure, le nom de la Cure serait issu du ligure Kar, "rocher", ayant également donné leur nom au Cher et à la Charente.

Le camp de Cora (de son nom complet camp de Cora-Villaucerre) est bâti en forme d'ovale sur 600 mètres de longueur pour 400 mètres de largeur, ce qui donne une superficie pouvant être située entre 20 et 25 hectares.

Il a d'abord été un petit stationnement néolithique moyen Bourguignon / Chasséen (IVe millénaire avant notre ère), ensuite un gros stationnement de l'âge du bronze final (vers 950 / 800 avant notre ère) puis du Hallstatt (500 avant notre ère)- bien avant de devenir le camp gallo-romain pour lequel il est connu. Les occupants bénéficiaient des hauteurs pour la défense du lieu.

Il semble qu'il n'ait pas été occupé entre le Hallstatt et la période romaine.

L'abbé Parat note que le camp de Cora a livré les mêmes vestiges (âge du bronze) que la grotte de Nermont située dans la Côte de Char en aval sur Saint-Moré (à 2 km à vol d'oiseau mais plus de 3 km à pied); mais aussi des objets qu'il situe au Hallstatt, ou transition entre l'âge du bronze et l'âge du fer.

Après la conquête de la Gaule par Jules César et la pacification de ce territoire, il est nécessaire pour les Romains de maîtriser cette nouvelle province.

Auguste demande à Agrippa de lancer la construction d'une voie romaine reliant Lugdunum à la mer du Nord : la Via Agrippa de l'Océan. Agrippa fait construire des camps retranchés romains tout le long de cette voie romaine, dont celui de Cora.

Sylvain, un usurpateur romain y aurait fait une halte. Puis l'empereur Julien s'y serait arrêté en 356.

Vers l'an 400, un détachement auxiliaire de Sarmates est affecté à la garde du camp par l'administration romaine. Les auxiliaires sarmates ont probablement dû être assiégés en 407 après le passage par les barbares du Rhin gelé le 31 décembre 406.

Le camp semble avoir été détruit lors de l'arrivée des Francs au Ve siècle.

Les vestiges du camp ont servi de refuge et de lieu d'observation à la population de la vallée de la Cure pendant les invasions des Sarrasins en 732 et des Normands en 873.

Le camp romain de Cora est un habitat fortifié de type "éperon barré". Profitant d'un site naturellement défensif grâce à ses pentes escarpées, les hommes ont cherché à barrer le seul accès facile au plateau, d'une longueur de 200 mètres environ.

L'entrée du camp comprenait plusieurs lignes de défense. La première défense est la muraille en ligne droite construite sur un agger long de 200 mètres, mesurant entre trois et sept mètres de hauteur et faisant 2,70 mètres d'épaisseur. Sur cette muraille, on dénombre sept demi-tours de défense dont la principale mesurait huit mètres de diamètre composée de moellons et de blocs de roche.

Les fondations du mur étaient d'environ trente centimètres de profondeur et les remblais de terre servaient à maintenir le mur.

Au pied de la tour principale de défense se trouve un chemin qui permettait l'accès au camp.

En contrebas de l'agger, un fossé très irrégulier de 12 à 15 mètres de largeur a été creusé dans la roche. Il fait 150 mètres de longueur pour deux mètres de profondeur. Au-delà du fossé, un mur d'un mètre de hauteur en grosses pierres semble avoir été élevé.

89270 Saint-Moré

Accès libre

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