Gisors
Probablement fondée à l'époque gallo-romaine. La ville porte vraisemblablement le nom de *Gisoritum ou *Gesoritum. On y reconnaît deux éléments gaulois : le premier Giso- dans lequel Albert Dauzat identifie l'anthroponyme gaulois Gisus ou Geso-que François de Beaurepaire explique par un appellatif gaulois geso signifiant « pointe »(à noter que dès le stade du gaulois le passage de [e] à [i] est régulier devant [s] cf. Alesia > Alisia ou Teutates > Toutatis).
Si cet élément est bien geso-, Xavier Delamarre considère qu'il reflète l'évolution régulière de *gaiso- « lance » en gēso- (cf. latin gaesum « javelot », donné comme d'origine gauloise par les auteurs romains).

Le second élément est rito- « gué » (cf. gallois rhyd, anciennement rit même sens), que l'on retrouve fréquemment en toponymie et qui a subi différentes évolutions phonétiques suivant les cas et les régions. En Normandie (et ailleurs), il explique certaines terminaisons en -or- de noms de lieux d'origine gauloise (cf. Jort < *Divoritum « gué sur la Dives » et Lisors < *Lesoritum « gué en pente, oblique » [?]) et qui se perpétue jusqu'à une époque plus récente dans des formations médiévales du nord de la France, sous forme de terminaisons -ray, -roi, -roy (aujourd'hui dans des toponymes : Gerberoy, Longroy, le Gué-de-Longroi, etc.). Dans ce cas, la signification de *Gisoritum serait « le gué (matérialisé par) des lances ». Gisors occupe en effet un site au bord de l'Epte au passage probable d'un gué.

Gisors doit son développement dès 1066 à sa situation exceptionnelle de ville frontière entre les possessions anglo-normandes et le royaume de France.

Porte de la Normandie et capitale du Vexin Normand, la ville s'épanouit dès le Xie siècle grâce à sa forteresse, qui au cours du siècle suivant sera un des lieux de rencontres privilégiés des rois de France et d'Angleterre.
A la croisée de grandes routes, Beauvais - Evreux et Paris - Rouen, Gisors est un centre économique et commercial important, matérialisé par la présence des nombreuses corporations marchandes basées sur le cours de l'Epte.
Après l'avoir conquise, le roi de France Philippe Auguste instaure un bailliage au début du XIIIe siècle, qui dote Gisors d'un tribunal et d'une prison, au sein du château.

Gisors possède toutes les infrastructures dignes d'une ville moyenne de 3000 habitants : une muraille urbaine, un hôpital, un tribunal, un grand lavoir, une église paroissiale monumentale, et en dehors de la ville une léproserie avec ferme et chapelle.

Au cours du XVIIe siècle, Gisors voit s'installer de nombreux couvents religieux ainsi que des confréries de charité issues de la contre réforme catholique.
Après la révolution française, la création du département de l'Eure (fin du bailliage) annonce le déclin de la ville. Située aux confins orientaux du département, Gisors perd toute importance administrative et judiciaire, le rôle de sous préfecture revenant aux Andelys.

Au XIXe siècle, l'industrialisation naissante et la création d'une ligne de chemin de fer Gisors – Paris dynamise la ville, profondément marquée en 1940 par des bombardements qui détruiront la quasi totalité du centre historique.
Office du Tourisme
1 Passage du Monarque, 27140 Gisors
Sources: