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L'abbaye de Cinq-Pierres ou l'abbaye de Monte-à-Regret.

Inaugurée en 1792 en place de Grève (actuelle place de l’Hôtel de Ville), la guillotine a par la suite beaucoup voyagé dans Paris. Place de la Concorde, place de la Nation, cour du Louvre… Des exécutions publiques qui, aux heures les plus sombres de la Révolution française, proposaient au peuple, avide de spectacle et de sang, une mise en scène grandiloquente.

Mais les moeurs changent et, vers le milieu du 19e siècle, les exécutions, toujours publiques, se déroulaient plus sobrement à l’entrée des prisons.

À l’angle de la rue de la Croix-Faubin et de la rue de la Roquette actuelles, dans le 11e arrondissement, se trouvait la prison de la Grande Roquette, où étaient enfermés les condamnés à mort . À partir de 1851, la guillotine est installée à l’entrée de cette prison. Cinq dalles plates sont alors fabriquées au milieu de la rue, à l’époque pavée, pour que les pieds de l’échafaud soient stables.

Des dalles dont l’emplacement est encore visible aujourd’hui. Entre 1851 et 1899, plus de deux cents personnes furent exécutées ici. Ce sont ces cinq dalles, qu'en style d'argot, les prisonniers appellaient l'abbaye de Cinq-Pierres, ou abbaye de Monte-à-Regret.

Pendant la Commune, le citoyen François, qui avait été nommé directeur de la Grande-Roquette, n'avait trouvé rien de mieux que de faire enlever et transporter chez lui ces cinq dalles. On les retrouva le 28 juin 1871, lors d'une perquisition opérée à son domicile. Il déclara avoir eu l'intention de les faire vendre comme objets de curiosité. Après l'échec de cette morbide transaction, les dalles ont été réinstallées sur le bitume face au square de la Roquette où elles se trouvent toujours.

S’il ne reste plus rien de la Grande Roquette, démolie à partir de 1900, il reste encore une trace de la Petite Roquette, qui lui faisait face. À l’entrée du jardin, vous pouvez observer le porche de l’ancienne prison.

La petite Roquette, est ouverte sur des terrains de l'ancien couvent des Hospitalières de la Roquette fermé à la Révolution, œuvre de l'architecte Lebas, également auteur de l'église Notre-Dame de Lorette, elle est inaugurée en 1830 et est rapidement baptisée « la Roquette », c'est à l'origine une prison destinée aux jeunes détenus qui deviendra une prison pour femme. Après la loi de 1939 qui interdit les exécutions capitales en public, la Petite Roquette a été désignée comme lieu d'exécution des femmes à Paris, deux exécutions y auront lieu en février 1942, pour la mère infanticide Georgette Monneron et pour l’avorteuse clandestine Marie Louise Giraud.

À l'entrée du square de la Roquette qui occupe l'emplacement de la petite Roquette on trouve sur une des guérites d'accès de l'ancienne prison une plaque commémorative « De l'appel du général de Gaulle, le 18 juin 1940, à la libération de Paris, le 25 août 1944, dans ces lieux 4000 résistantes ont été emprisonnées pour avoir lutté contre l'occupant. Elles ont contribué à la libération de la France. ».Cette prison est effectivement fermée en 1974, démolie vers 1975, on construit le square de la Roquette en 1977 sur son emplacement.

A l'angle des rues de la Roquette et de la Croix Faubin, 75011 Paris

Accès libre

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