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L'épée carolingienne

Sous les Carolingiens, l'armement évolue vers ce qu'il sera à l'époque féodale.

Tout d'abord, avec l'importance accrue de la cavalerie, son coût augmente : si en théorie tous les hommes libres du royaume des Francs doivent le service militaire (l'ost), un système de compensations monétaires fait en sorte que seuls les plus riches partent à la guerre. Il s'agit là d'une évolution majeure vers la professionnalisation des hommes d'armes par opposition aux troupes germaniques des périodes précédentes.

De plus, l'armement en général se spécialise : L'épée carolingienne s'allonge et l'alliage dans lequel elle est forgée s'améliore grâce à une évolution constante des techniques servant à l'élaboration de l'acier.

Cette épée est connue pour être la meilleure arme de son époque (plusieurs armes franques entrent dans la légende) et des lois strictes en interdisent le commerce à l'étranger (pour éviter de la retrouver entre les mains des Vikings en particulier). L'arc s'améliore également, à la suite des combats contre les Avars, un peuple des steppes.

En fin de période, les Vikings sèment la terreur avec leurs longues cottes de mailles et leurs épées, mais celles-ci sont copiées sur celles des Carolingiens,

quand elles ne sont pas directement importées, d'où les lois en interdisant le commerce.

Ulfberht est la transcription moderne du nom d'un modèle d'épée Viking utilisée en Scandinavie dans les années 800 - 1000.

Réplique de l'épée +VLFBERHT+, au centre Charlemagne d'Aix-la-Chapelle.

Ces épées ont été forgées dans un acier dont la qualité n'a pas été reproduite en Europe avant la révolution industrielle. 171 épées ont été retrouvées, mais quelques dizaines seulement ont été prouvées authentiques. L'épée Ulfberht conférait à son porteur un avantage au combat certain et il est probable qu'elle ne fut possédée que par des chefs et une élite guerrière. Bien que similaires en poids (900 grammes) et taille aux épées ordinaires, leur durabilité était plus grande. Ces épées portaient sur le plat, à proximité de la garde, l'incrustation en fer « +VLFBERH+T » qui les identifie. Les copies de moins bonne qualité portent la variante « +VLFBERHT+ » où la croix a été incrustée à la fin du mot, peut-être malencontreusement. Ces épées avaient une plus grande résistance et une plus grande élasticité que les autres épées de leur temps et étaient destinées à pénétrer plus facilement la cotte de mailles et à s'extraire du bouclier de l'adversaire sans se briser ni se coincer, conférant à l'assaillant une force de frappe supérieure et une plus grande mobilité après qu'il eut porté un coup à son adversaire.

Durandal est le nom de l’épée mythique qui a appartenu au chevalier Roland (736-778), personnage de la littérature médiévale et de la Renaissance. La légende veut que Durandal ait été donnée à Charlemagne, alors qu'il était aux vallons de Maurienne, par un ange de Dieu, afin qu'il la remette à un comte capitaine. Charlemagne en ceignit alors Roland.

A gauche, Durandal, l'épée du chevalier Roland. A droite, épée du duc de Milan ( XVe siècle).

Dans la Chanson de Roland, Roland repousse une armée de plus de 100 000 Sarrasins grâce à Durandal, afin que Charlemagne puisse regagner le royaume franc à la tête de son armée. Pendant cette bataille, il coupe la main droite de Marsile, le roi sarrasin, et décapite son fils Jurfaret. Plus loin, Roland tente de détruire Durandal pour empêcher l'ennemi de s'en emparer. Il essaie alors de la fracasser sur les rochers, ce qui crée une trouée de 100 mètres de hauteur dans les Pyrénées, appelée aujourd'hui Brèche de Roland. Une autre histoire encore – la plus intéressante – veut qu'il ait lancé Durandal dans les airs pour s'en débarrasser, suite à quoi elle est retombée pour se ficher dans le rocher de Notre-Dame de Rocamadour. Effectivement, il y a bien une épée encastrée sur place, que beaucoup estiment être la véritable Durandal, abandonnée par Roland bien des siècles auparavant.

Charlemagne brandissant Joyeuse

Joyeuse est, d'une part, le nom de l'épée de Charlemagne dans la Chanson de Roland, et d'autre part, le nom d'une épée utilisée lors du sacre des rois de France à partir du XIIe ou du XIIIe siècle, dite « épée de Charlemagne ».

Elle est l'un des plus anciens regalia du royaume de France qui subsistent actuellement.

L'épée utilisée lors du sacre des rois de France, probablement depuis Philippe Auguste en 1179, de manière documentée depuis Philippe III le Hardi en 1271, s'appelait aussi Joyeuse, et l'on prétendait qu'il s'agissait de la même. En fait, elle avait été fabriquée plus tardivement, à partir d'éléments d'époques diverses :

  • le pommeau date de la fin de l'époque carolingienne (Xe siècle) ;

  • les quillons en forme de dragons opposés composant la garde datent du XIIe siècle ;

  • la poignée date du XIIIe ou du XIVe siècle ;

  • la plaque du fourreau ornée de pierreries a été exécutée au XIIIe siècle

Cette épée, conservée dans le trésor de Saint-Denis jusqu'en 1793, est alors entrée dans les collections du musée du Louvre. L'épée a de nouveau été utilisée pour le sacre de Napoléon en 1804, puis sous la Restauration.

Pour son sacre en 1804, Napoléon a fait recouvrir le fourreau d'un velours vert brodé de feuilles de laurier d'or, et remplacer les fleurs de lys par des pierreries. Pour son sacre en 1825, Charles X a demandé à Jacques-Eberhard Bapst-Ménière, joaillier de la Couronne, de retirer du fourreau les particularismes napoléoniens, revenant ainsi à un velours fleurdelysé, encore visible aujourd'hui.

Exposition, musée de Cluny, musée national du Moyen-âge, en 2011 : l’épée, usages, mythes et symboles

Le Centre Charlemagne, Aix-la-Chapelle

Sources:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Durandal

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