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L'abbaye de Saint-Maur initialement appelée abbaye des Fossés

L’histoire de l’abbaye de Saint-Maur est complexe et tourmentée. Elle débute en 639 lorsque la régente Nanthilde (veuve du roi Dagobert et mère de Clovis II ) souhaite la fondation d’un monastère dédié à saint Pierre, saint Paul et à la Vierge.

Ce premier ermitage, appelé alors « Saint-Pierre de Fossez » a pour abbé Babolein. La chapelle Notre-Dame des Miracles dont les ruines sont encore visibles dans le « Parc de l'Abbaye » marque selon la tradition l'emplacement de l'église primitive dans laquelle fut inhumé Babolein.

La chapelle Notre-Dame des Miracles

En 868, alors que son trésor a été détruit, le monastère reçoit de l’abbaye de Glanfeuil (aujourd’hui Saint-Maur-sur-Loire) et à l’initiative de Charles le Chauve, les reliques de saint Maur, disciple de saint Benoît. Un pèlerinage, dédié à saint Maur, Notre-Dame des Miracles et saint Babolein, émerge et conduit au XIIIe siècle au changement de vocable de l’abbaye qui devient « Saint-Maur de Fossez ».

Pendant des siècles, des foules de pèlerins - parmi lesquels Philippe Auguste et Charles V - venues de toute l'Europe se pressent dans la ville, rebaptisée en 1281 "Saint-Maur-des-Fossés", pour y guérir de la goutte, de rhumatismes ou de l'épilepsie. Les uns après les autres, les malades devaient seulement répéter trois fois leur prière, et pour chacun d'eux l'on criait: "Miracle! Miracle!" Ces évènements marquent le début d’un âge d’or tant intellectuel, spirituel qu’économique. Des campagnes de reconstruction sont initiées.

Sacramentaire de Saint-Maur

L’école monastique se développe de même que le scriptorium, atelier où les moines réalisent des manuscrits dont témoignent les pièces exceptionnelles maintenant conservées à la Bibliothèque nationale de France et à la médiathèque de Troyes.

Lorsque la guerre de Cent Ans éclate au XIVe siècle, l’abbaye est ruinée et connaît dès lors un long déclin. De cette époque, subsiste la tour Rabelais.

Entre 1533 et 1536, l’abbaye est sécularisée. Un vrai village fortifié se développe autour du domaine abbatial. Sa prospérité va encore croître en 1543, quand Jean Du Bellay (parent du poète) fait construire sur la colline un château où se presse le Tout-Paris.

La bâtisse sera rachetée, peu après, par Catherine de Médicis. Puis l'abbaye sert de fort au XVIIe siècle sous la régence de Marie de Médicis.

Aux XIXe et XXe siècles, le site passe aux mains de différents propriétaires parmi lesquels Édouard Bourières et le sénateur Adolphe Maujan qui transforment les vestiges. A partir de 1920, la villa Bourières est occupée par les sœurs dominicaines qui la vendent à la Caisse des dépôts en 1958.

Aujourd'hui, l'abbaye n'existe plus et a laissé place à un square. Quelques belles ruines subsistent, telles: L'entrée de l'abbaye,

de vestiges de l'église abbatiale,

le choeur (XIIIe siècle),

le tracé de l'avant nef au sol,

le cimetière ?

​ La tour Rabelais, bâtie 1358 par les armées du Dauphin pour protéger le sanctuaire de pèlerinage, ainsi nommée parce que l'écrivain (qui fut aussi le médecin de Jean Du Bellay) venait y chercher l'inspiration.

la villa Bourières du XIXe siècle:

En 1858, le site est transformé en résidence par Edouard Bourières qui construit une villa neo-Renaissance sur les ruines de l'abbaye. Il transforme les écuries des chanoines en villa neo-Renaissance (villa Bourières).

les murs du cellier, datant des XII et XIIIe siècle,

ou encore d'anciennes fortifications (XIVe siècle).

Les vestiges de l'abbaye sont classés au titre des monuments historiques depuis le 13 juin 1988.

La fouille réalisée en 1861 à l'initiative de l'ancien propriétaire Bourières est la première d'une série d'interventions plus ou moins bien réalisées et documentées sur l'ancien site abbatial, dans l'enceinte de l'actuel parc ou au nord, aujourd'hui occupé par un Institut médico-éducatif et une maison de retraite.

Les caves

Les explorations archéologiques ou découvertes fortuites ont été menées par différents intervenants (associatifs du Vieux-Saint-Maur ou d'autres associations archéologiques locales, Commission du Vieux-Paris, archéologues départementaux ou missionnés par le Service archéologique de l'Etat) tout au long du XXe siècle.

Statues-colonne du cloître du XIIe siècle de l'abbaye de Saint-Maur, env. 1140.

4 Rue de l'abbaye - Parc de l'abbaye, 94100 Saint-Maur-des-Fossés

Accès libre

Sources:

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