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La grande Mosquée de Paris

L’idée d’un Institut Musulman de la Mosquée de Paris, est apparue dès 1849.

La Mosquée de Paris, maison de Dieu où s’exerce le culte de l’Islam dans la plénitude de sa liberté, la pureté de son dogme et le faste de ses patios et salles de prières est un vaste ensemble occupant un terrain de près d’un hectare en plein quartier latin.

La décision de construire la mosquée de Paris, première mosquée construite en France métropolitaine, se concrétise après la Première Guerre mondiale pour rendre hommage aux dizaines de milliers de morts de confession musulmane qui avaient combattu pour la France.

Cette décision remonte plus précisément au lendemain de la bataille de Verdun lorsque la Société des Habousest chargée de construire la mosquée. Cette association, créée en 1917, a pour but d’organiser le pèlerinage annuel de la Mecque pour l’Afrique du Nord, en assurant aux pèlerins les conditions réglementées de sécurité et d’hygiène durant leur voyage au Hedjaz.

La grande mosquée de Paris est financée par l'État français à travers la loi du 19 août 1920 (Journal officiel du 21 août 1920) qui accorde une subvention de 500 000 francs pour la construction d'un institut musulman regroupant une mosquée, une bibliothèque et une salle d'étude et de conférences. La loi du 19 août 1920 déroge à la Loi de séparation des Églises et de l'État portant sur la laïcité bien que les signataires tels que Édouard Herriot et Aristide Briand soient les mêmes.

La Grande Mosquée est bâtie sur l'emplacement de l'ancien Hôpital de la Pitié et voisine du Jardin des plantes de Paris. La première pierre est posée en 1922.

Le 19 octobre 1922 à 14 heures, le Maréchal Lyautey procédait à l’inauguration solennelle des travaux de ce qui allait devenir l’Institut Musulman de la Mosquée de Paris.

Prenant la parole ce jour là, Lyautey proclama :

« Quand s’érigera le minaret que vous allez construire, il ne montera vers le beau ciel de l’Ile de France, qu’une prière de plus dont les tours catholiques de Notre-Dame. ne seront point jalouses ».

Ce même jour, Monsieur Paul Fleurot du Conseil de Paris déclarait au nom des élus de la capitale

« Lorsqu’en 1914, le formidable cataclysme s’abattit sur l’Europe ; lorsque la France qui avait fait l’impossible pour éviter la guerre fut odieusement et injustement attaquée, elle dut faire appel à ses enfants, à tous ses enfants ; et vous êtes témoins que les musulmans de nos départements africains ne furent pas les derniers qui répondirent à l’appel de la patrie en danger ».

C’est à des musulmans que fut confié le soin de donner le premier coup de pioche et de poser la pierre symbolique du MIHRAB de la salle de prière.

Ce geste symbolique allait s’effectuer dans un enthousiasme et une ferveur indicibles, en présence des plus éminentes personnalités françaises et musulmanes venues du Maghreb, d’Afrique, d’Orient, de Turquie, d’Egypte, de Perse, d’Afghanistan et même d’Azerbaïdjan…

Ce fut un enthousiasme, car ce lieu symbolique allait concrétiser le lien et l’amitié traditionnels entre la France et l’Islam.

Elle est inaugurée le 16 juillet 1926, en présence du président Gaston Doumergue et du sultan du Maroc Moulay Youssef. Doumergue célèbre alors l’amitié franco-musulmane scellée dans le sang sur les champs de bataille européens et affirme que la République protège toutes les croyances.

Inspirée de la mosquée el-Qaraouiyyîn de Fès (une des plus importantes mosquées du Maroc et une des plus anciennes au monde), toute sa partie décorative et en particulier les zelliges est confiée à des artisans spécialisés d'Afrique du Nord avec des matériaux traditionnels.

Le mot zellige, technique de revêtement utilisée en Afrique du Nord, a la même étymologie que le mot azulejo qui vient de l'arabe « al zulaydj ».

Son minaret (33 mètres) qui domine de vastes édifices et des jardins, semble en exil au milieu des clochers et des coupoles des vieilles églises et cathédrales de Paris. C’est un émouvant souvenir de l’art andalou et le reflet d’une civilisation qui durant des siècles a jeté sur le monde un éclat incomparable.

La grande porte de la mosquée de Paris est ornée de motifs floraux stylisés dans le plus pur style islamique.

La mosquée, sur un terrain de 7 500 m2, rassemble :

-Une salle de prière décorée par plusieurs influences du monde musulman ;

-Une madrassa (école) ;

-Une bibliothèque ;

-Une salle de conférence ;

-Des jardins arabes d'une superficie totale de 3 500 m2;

-Des annexes : restaurant, salon de thé, hammam et boutiques.

La mosquée, ainsi que le centre islamique, ont été inscrits sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 9 décembre 1983. L'édifice reçoit également le label « Patrimoine du XXe siècle ».

Dès sa création, l’Institut Musulman de la Mosquée de Paris prenait une certaine orientation humanitaire et universelle. Ces deux justificatifs culturels et humanitaires de la naissance de l’Institut marqueront celui-ci jusqu’à nos jours.

2 bis Place du Puits de l'Ermite, 75005 Paris

Accès payant

La mosquée est ouverte à la visite touristique tous les jours de l'année (sauf le vendredi), hormis les salles de sermons des imams, de lecture du Coran, de prières et de médiations réservées aux pratiquants de l’islam.

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