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Madinat al-Zahra

Madinat al-Zahra (en arabe : مدينة الزهراء‎‎ Madīnat az-Zahrā, littéralement « ville brillante ») est le vestige d’une vaste ville palatiale créée par le calife des Omeyyades de Cordoue, Abd-ar-Rahman III al-Nasir (912-961).

Construite à partir de 936 elle est située à huit kilomètres de la périphérie ouest de Cordoue en Espagne dans la région de la Sierra Morena. La ville est alors la capitale d’al-Andalus, car le cœur de l’administration et du gouvernement est situé dans ses murs.

La ville est construite principalement pour des raisons politico-idéologiques, car la dignité du calife exige l'établissement d'une nouvelle ville comme symbole de son pouvoir.

À cette fin, la ville comprend d'importantes constructions, entre autres des mosquées, des salles de réception, des bureaux administratifs et gouvernementaux mais aussi des casernes, des bains et des aqueducs. La ville est ravagée au tout début de la Guerre civile en al-Andalus en 1010. Complètement détruite elle est abandonnée.

La ville palatiale se distingue du style labyrinthique et chaotique typique de l’urbanisme musulman à cette époque. Au contraire, elle est inscrite dans un quadrilatère de 1 500 mètres sur 700 formant une enceinte rectangulaire d’environ 112 hectares.

L’organisation du palais est caractérisée par trois terrasses étagées, chacune séparée des autres par des murs qui divisent la ville en trois parties.

Tout d’abord, la terrasse la plus élevée est réservée au palais califal et représente un signe de pouvoir, tandis que la partie moyenne est dominée par des parcelles et des jardins de fruits et de légumes.

Enfin, le secteur inférieur comprend la mosquée principale et les foyers. En raison de la ressemblance de la Mosquée de Madinat al-Zahra avec la Grande Mosquée de Cordoue, elle est appelée sa « petite sœur ».

Afin d’amener l’eau abondante nécessaire pour les parcs et les jardins floraux, Abd al-Rahman III commande la construction d’une canalisation qui parcourt les montagnes et qui traverse les vallées par des aqueducs. Celle-ci est considérée aujourd’hui comme l'une des réalisations les plus admirables du calife.

Outre ses caractéristiques les plus renommées telles que des mosquées, des salles de réception et des bureaux administratifs et gouvernementaux, Madinat al-Zahra possède également des casernes, un hôtel des monnaies, des fontaines, des marchés, des fabriques d'armes et des magasins d'or et d'orfèvres entre autres.

C’est avec la construction de Madinat al-Zahra que l'art hispano-mauresque caractéristique d’Andalousie prend un essor décisif.

En effet, elle est une pionnière de l’architecture et de l’art islamique occidental de son époque dont l’influence artistique transcende plusieurs siècles.

Par exemple, beaucoup plus tard, dans la construction de l’Alhambra, des éléments de la ville palatiale comme l’organisation des suites de pièces autour d’une cour ou d’un jardin central sont présents. De plus, plusieurs des particularités de Madinat al-Zahra, telles que les salles de réception royales, sont conçues pour la première fois pendant sa construction.

La construction du palais commence entre 936 et 940 sous le règne de Abd-ar-Rahman III et même si la majeure partie de la ville est édifiée en treize ans, les travaux se sont répartis sur une autre quarantaine d'années. Cette résidence Califale est située à l'Ouest de la ville. De 978 à 981, l'émir Almanzor fit créer son propre palais Madinat al-Zahira (ville resplendissante) à l'Est de Cordoue, dont le nom répond à celui de Madinat al-Zahra (ville brillante).

Une légende populaire affirme que la ville palatiale prend son nom de la concubine favorite du calife « Zahra » et que sa statue est située à l'entrée. Certains croient que Abd-ar-Rahman III a construit la ville pour lui faire plaisir. Néanmoins, ses motivations sont probablement davantage liées à la politique qu’à l'amour.

Après s'être proclamé calife en 928, il décide de construire une nouvelle ville comme symbole de son pouvoir en imitant d'autres califes de l'est, mais surtout afin de montrer sa supériorité sur les Fatimides d'Ifriqiya avec qui il entre en conflit pour le contrôle de l'Afrique du Nord.

En fait, Zahra en arabe signifie « brillant ou en plein essor » ce qui communique des aspirations de pouvoir et de statut, non pas de romance.

En 1011, au tout début de la Guerre civile en al-Andalus, la cité palatiale est prise par les troupes berbères qui soutiennent Sulayman ben al-Hakam (Omeyyade) contre le calife Hicham II qui s'y installent pour préparer le siège de Cordoue (1013). La prise de la cité donne lieu à des pillages, des massacres. La cité est abandonnée après la guerre civile (1031).

La ville vécut à peine plus de 70 ans, elle était déjà quasiment abandonnée au XIIe siècle, et au XVIe siècle elle n’était plus considérée comme la ville palatiale des Omeyyades mais comme des ruines romaines. C’est au siècle dernier, à partir de 1911, que l’étude de l’ensemble et des fouilles systématiques a permis de le récupérer en partie.

En 1923, le site archéologique de Madinat al-Zahra est déclaré monument national. Depuis le 27 janvier 2015, le site est inscrit sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’UNESCO dans la catégorie des biens culturels.

Ctra. Palma del Río, km 5.5, 14005 Córdoba

UE gratuit, hors UE accès payant

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