top of page

Néandertal l'expo au Musée de l'homme

Depuis la découverte, en 1856, de sa drôle de boîte crânienne dans la vallée (thal) de Neander en Allemagne (d’où son nom), l’Homme de Néandertal fascine autant qu’il intrigue.

Néandertal l'expo au Musée de l'homme est ainsi entièrement consacrée à ce lointain cousin qui a peuplé l'Eurasie entre -350 000 et -35 000 ans avant de disparaître mystérieusement, non sans nous léguer une petite partie de son patrimoine génétique (entre 1 et 4 %) témoignant de croisements ponctuels il y a quelque 100 000 ans au Proche-Orient.

Pour bien remettre en perspective les différentes problématiques que pose le sujet, l'exposition a été conçue en trois étapes : le temps d'une journée, le temps d'une vie, le temps d'une espèce. De même, dans un souci d'allier rigueur scientifique et découverte grand public, chaque espace mêle reconstitutions, objets originaux et ateliers interactifs.

Le "masque" de La Roche-Cotard (Langeais, Indre-et-Loire) en pierre et os fossile (coll. privée), daté de 75 600 av. J.C.

La première partie de l'exposition s'intéresse à la vie quotidienne de Néandertal au travers d'un site archéologique découvert à La Follie, près de Poitiers. Que nous apprend-il sur la façon dont vivait notre ancêtre ?

Les restes de 27 individus présentant les caractéristiques d’Homo neanderthalensis ont également été découverts dans le gisement de "La Quina". Au moins un de ces individus avait bénéficié d’une sépulture primaire : il a été mis au jour en 1911 et il s’agit d’un individu adulte, probablement une femme (La Quina 5), -71000.

Placé dans la position du scientifique découvrant le site, le visiteur est invité à s'interroger sur la notion de reste archéologique : ce qu'il reste est tellement parcellaire qu'il faut parfois déployer des trésors d'imagination pour interpréter le site. Et attention à ne pas y plaquer ses propres modèles socio-culturels, s'il vous plaît !

Enfant du Pech de l'Azé, entre -45 000 et -40 000... Rarement exposé au public.

L'exposition se penche également de façon très intéressante sur la représentation que les différentes époques se sont faites de Néandertal.

Sa découverte en 1856, à peine trois ans avant la publication de la théorie de Darwin sur l'évolution des espèces, ne pouvait être comprise, dans la logique de l'époque, qu'au travers de l'opposition homme civilisé (Sapiens) versus homme-singe (Néandertal).

Cette représentation lui a collé à la peau, velue de préférence, et l'imaginaire collectif continue souvent de se le représenter armé de sa massue, traînant sa femme par les cheveux. À ce titre, l'exposition montre ainsi comment, à partir des mêmes caractéristiques crâniennes, on peut représenter le même individu de manière différente, selon l'image que l'on s'en fait, ou que l'on souhaite donner de lui.

Si l'exposition n'élude pas certaines questions épineuses comme le cannibalisme, elle prend bien soin d'en écarter tout jugement moral. Cette pratique est replacée dans son contexte et l'on y rappelle – au cas où certains l'auraient oublié - qu'elle n'est pas uniquement le fait de Néandertal.

Des dizaines de milliers d’outils de pierre attribués aux Néandertaliens ont été exhumés.

Mais, au fait, comment a-t-il disparu ce lointain ancêtre ? Est-ce à cause d'une maladie ? D'une raréfaction des ressources ? D'une lutte avec Sapiens ? D'un déclin démographique ? La troisième partie de la visite s'avère l'occasion de se rendre compte à quel point les hypothèses sont diverses, et surtout qu'il est difficile, en la matière, de prouver quoi que ce soit !

Enfin, la dernière salle s'attache à montrer à quel point, aujourd'hui, Néandertal est encore très présent. Elle présente toute une multitude d'objets, parmi lesquels par exemple des bandes dessinées, des jouets ou des parfums qui participent - ou qui tirent profit - de l'imaginaire collectif encore très vivant autour de cet ancêtre.

C'est ici que le visiteur fait la connaissance de Kinga. Oeuvre d'Elisabeth Daynès, reconnue mondialement pour ses reconstitutions de visages, cette femme néandertalienne a été ici habillée et coiffée de façon moderne.

L'occasion de se poser la question : si nous la croisions dans le métro, reconnaîtrions-nous cette aïeule finalement pas si lointaine ?

Pour en savoir plus, le dossier de presse.

Squelette découvert à La Ferrassie (Dordogne) au début du XXe siècle.

17 Place du Trocadero et du 11 Novembre, 75016 Paris,

Accès payant

Sources:

articles recents: 
recherche par TAGS: 
bottom of page