Autres curiosités de la cathédrale de Sens, du roman au contemporain.
La chapelle orientée Saint-Jean-Baptiste est la plus imprégnée de style roman : suite d'arcatures aveugles en plein cintre et voûte en cul-de-four.
Dans la nef, les arcatures aveugles sont encore de type roman.
Statue provenant de la maison jadis habitée à Sens par Thomas Becket. On peut désormais la voir dans le déambulatoire de la cathédrale, au-dessous de la verrière consacrée à la Vie de saint Thomas Becket (1120-1170). Il est possible que la statue représente le saint.
Chapiteau roman dans le déambulatoire (vers 1150). Les chapiteaux historiés de l'âge roman vont passés de mode...
Le 27 mai 1234, le mariage de saint Louis et de Marguerite de Provence est célébré en la cathédrale de Sens, par Gauthier le Cornu. Les personnages importants du royaume sont présents et la suite de Louis comprend sa mère Blanche de Castille, ses frères Robert d'Artois et Alphonse de Poitiers, son cousin Alphonse de Portugal, de nombreux nobles dont le fidèle Barthélemy de Roye et plusieurs dames qui assurent la suite de Marguerite.
La chapelle de la Vierge (bras sud du transept) est en gothique rayonnant. Les historiens sont d'avis qu'elle possédait, à l'origine, une architecture romane semblable à celle de la chapelle Saint-Jean-Baptiste.
Mais cette chapelle, disposée au sud, a été réédifiée dans la seconde moitié du XIIIe siècle selon les règles du gothique rayonnant : fin réseau de pierre ouvrant largement les murs au-dessus d'un soubassement orné d'arcades
Vierge à l'Enfant offerte par le chanoine, Manuel de Chaulnes en 1334 (chapelle de la Vierge).
Noli me tangere: Reste d'une peinture murale dans la chapelle Saint-Savinien (vers 1522).
Mausolée des frères Davy du Perron:
Ce mausolée a été érigé en mémoire des frères Davy du Perron, deux archevêques de Sens du XVIIe siècle. Effets de marbre blanc et noir, le monument aurait coûté très cher, selon Jean Lévesque de Burigny dans sa "Vie du Cardinal du Perron" (1768) : "Il coûta huit mille livres : on y voit les figures au naturel des deux frères, à genoux, avec leurs Épitaphes..." Il témoigne du rôle important joué par ces deux personnages dans la vie religieuse, politique et culturelle de leur temps, sous les règnes de Henri III et Henri IV principalement.
L’on notera tout de même que l’aîné, Jacques, a su réconcilier Henri IV avec Rome ; un acte digne qui lui valut son titre d’archevêque et de cardinal.
Le tombeau du grand Dauphin par Coustou:
Le dauphin Louis, fils de Louis XV, mourut de la tuberculose le 20 décembre 1765 au château de Fontainebleau. Selon ses dernières volontés, son corps fut inhumé dans la cathédrale de Sens. La dépouille de la dauphine Marie-Josèphe de Saxe, morte deux ans plus tard du même mal, fut également transportée à Sens.
Le tombeau fut réalisé par Guillaume Coustou (fils) sur des dessins de Cochin et des propositions de Diderot. Il est composé de groupes allégoriques évoquant les vertus du prince : l'Immortalité et la Religion et le Temps et l'amour conjugal. Achevé en 1776, le tombeau fut exposé au Salon de 1777, puis installé au milieu du chœur de la cathédrale de Sens en décembre 1777. Ne pouvant rester caché aux yeux des vandales révolutionnaires, on décida de démonter le monument en 1793. Le travail fut confié à un sculpteur du nom de Pierre Person, élève de Bridan, qui abrita les morceaux démembrés dans la chapelle Sainte-Colombe. Les sculptures subirent quelques mutilations. La tombe elle-même fut profanée et les dépouilles princières jetées en fosse commune. À la Restauration, Louis XVIII ordonna la réparation et la remise en place du tombeau de ses parents, qui retrouva sa place au milieu du chœur.
Au milieu du XIXe siècle, le clergé et les fidèles de la cathédrale tombèrent d'accord pour juger que le tombeau gênait considérablement la vue du maître-autel et pour décider son transfert dans une chapelle latérale. En 1852, il retrouva donc la chapelle Sainte-Colombe, chapelle axiale nord, de plan ovale construite entre 1704 et 1710. C'est selon cette même disposition de 1852 que la sculpture de Coustou peut être admirée aujourd’hui, en ayant conservé une bonne partie de ses éléments d'origine. Une dalle funéraire placée dans le chœur marque l'emplacement ancien du tombeau et l'entrée du caveau où les restes du prince et de la princesse furent replacés à la Restauration.
Stefan ou Stephanus est un moine cistercien de l'abbaye d'Alvastra dont il est l'un des fondateurs en 1143. Son origine est inconnue mais on estime qu'il vient d'Angleterre ou d'Allemagne car à cette époque de nombreux moines en Scandinavie proviennent de ces régions et son nom n'est pas d'un usage commun en Suède à cette époque
En 1164 Stefan est envoyé comme ambassadeur à Sens en France par le roi Karl Sverkersson afin de rencontrer le Pape Alexandre III. Le pontife s'était réfugié à Sens du fait de troubles dans sa ville de Rome et à Sens est également présent Eskil l'Archevêque de Lund au Danemark, qui avait été obligé de s'exiler du fait de son conflit avec le roi Valdemar Ier de Danemark et de son refus de reconnaitre l'antipape de l'empereur Frédéric Barberousse; Victor IV.
Plaque commémorative Alexandre III (1938): Cette plaque de marbre noir rappelle que c'est à Sens, en 1164, qu'est fondé l'archevêché d'Uppsala en Suède, par le pape Alexandre III lors de son séjour.
L'église suédoise dépendait originairement de l'archevêque de Hambourg-Brême et depuis 1103 de l'archevêque de Lund. Le Pape accepte alors de doter le royaume de Suède d'un archevêché. Cette promotion était envisagée depuis une décennie mais la décision avait été différée du fait des conflits qui opposaient les prétendants au trône dans le pays. Un pallium avait cependant été préparé à Lund pour cette occasion et Eskil de Lund l'avait emporté avec lui en quittant le Danemark. Le pallium est attribué à Stefan, consacré par Eskil et désormais la Suède constitue une province ecclésiastique distincte. L'Archevêque de Lund est maintenu comme primat d'Uppsala, ce qui lui laisse le droit de consacrer l'archevêque d'Uppsala. Cette primatie fut maintenue pendant un siècle jusqu'à ce que les conflits entre les deux royaumes entrainent l'indépendance totale de l'archevêché d'Uppsala, et qu'ensuite les archevêques doivent se rendre à Rome afin d'être consacrés par le Pape. Un document qui semble être un protocole de la réunion de Sens est toujours détenu par la Bibliothèque royale de suède.
Place de la République, 89100 Sens
Accès libre
Sources: