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L'abbaye de Pontigny

Pontigny est la seconde abbaye fille de Cîteaux. Elle fut fondée en 1114 à l'initiative d'un prêtre d'Auxerrre, Ansius. Hugues de Mâcon est son premier abbé. L'abbaye, bénéficiant de la protection des comtes de Champagne, prospère et essaime à son tour, jusqu'en Hongrie.

L'abbatiale a probablement été construite en 2 périodes, entre 1130 et 1190. De nombreuses modifications furent introduites dans les plans en cours de construction, ce qui fait de Pontigny une église protogothique.

La ligne noire dans le pavage représente la longueur initiale de l'église.

Les dimensions de l'église permettant d'accueillir de nombreux moines, l'essaimage devient moins nécessaire.

On peut noter l'originalité du parti choisi pour la retombée des croisées d'ogives situées dans le tournant du déambulatoire. La croisée est à cinq branches (ce qui est classique dans cette situation) et la cinquième branche retombe, par le moyen d'un culot, sur la clef de l'arcade de la chapelle située en dessous. Cette solution est spécifique à Pontigny : à Saint-Denis, par exemple, on a rajouté un pilier.

Pontigny fut le refuge de trois archevêques de Canterbury : Thomas Becket (avant son assassinat en 1170 sur les ordres de Henri II Plantagenêt), le théologien Etienne Langton et Edmond Rich. Ce dernier est enterré à l'abbaye. Canonisé en 1240, il est vénéré sous le nom de Saint Edme. Son corps repose toujours dans une châsse baroque.

Pendant la guerre de Cent ans, l'abbaye est pillée. Le XVIe siècle lui est néfaste : elle passe sous le régime de la commende, puis est saccagée pendant les guerres de religion.

Les stalles datent du XVIIe. La reine Adèle, mère de Philippe Auguste, qui a financé la construction du nouveau choeur, est enterrée en son centre.

Fermée à la Révolution française, elle est alors en grande partie détruite ; elle conserve néanmoins la plus grande église cistercienne du monde.

Le long de la nef, on peut noter la différence de contrebutement entre le flanc nord et le flanc sud. Au sud, la façade est scandée par de simples contreforts, alors qu'au nord, on trouve des arcs-boutants,

ajoutés postérieurement, qui prennent appui sur la seule galerie du cloître subsistante (XVIIe).

Initialement le chevet avait un fond plat, ce qui est caractéristique des premières abbayes cisterciennes (on le trouve à Fontenay, Noirlac...). Le chevet actuel (fin XIIe) possède onze chapelles rayonnantes englobées extérieurement dans la maçonnerie, ce qui donne l'idée d'une ceinture continue. Le déambulatoire ressort peu. L'ensemble est largement dominé par le choeur, soutenu par six arcs-boutants.

En 1905, Pontigny est rachetée par Paul Desjardins, qui y organise les décades de Pontigny, rassemblements d'intellectuels (Gide, Malraux...).

Elle tient lieu, depuis 1954, de cathédrale à la Mission de France,en 1967, l'abbaye est occupée par LADAPT (Ligue pour l'adaptation des diminués physiques au travail). L'architecture de Pontigny illustre l'humilité recherchée par l'art cistercien originel, tel que l'a décrit Saint Bernard de Clairvaux. Le seul clocher, en bois, a été détruit en 1792...

Le bâtiment des convers : cette construction de 35,50 sur 14,50 m, comporte deux étages, voutés en deux nefs de six travées.

Au rez-de-chaussée pouvaient se trouver le cellier de l’abbaye et, à l’étage, le dortoir des frères convers. Les phases de construction de cet édifice sont datées entre la fin du XIIe et le début du XIIIe siècle.

Pour les journées européennes du patrimoine 2018, nous avons eu la chance d'avoir pour guide Micheline Durand, présidente de l'association des Amis de Pontigny.

Une visite merveilleuse, mais qui ce termine par une note pas forcément optimiste, le devenir incertain de l'abbaye!

5 Avenue de l'Abbaye, 89230 Pontigny

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