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Sur les pas de Brennos

  • Alain Foucaut
  • 4 sept. 2018
  • 3 min de lecture

Après un passage rapide dans la ville de Sens en 2008, l'exposition "LES SÉNONS, ARCHÉOLOGIE ET HISTOIRE D'UN PEUPLE GAULOIS" était la bonne occasion d'y retourner.

C'est l'exposition phare de cette année 2018 ! Elle présente l'état actuel de nos connaissances sur le peuple des Sénons, ses faits d'armes, ses croyances, son quotidien, sa vie économique... Pour ce faire, les musées de Sens, et celui des Beaux Arts et d'Archéologie de la ville de Troyes se sont associés. Ils exposent pour l'occasion les plus belles pièces de leurs collections.

Le peuple des Sénons vécut dans un vaste territoire étendu de Melun à Auxerre et d'Etampes à Troyes, de la fin du IVème siècle au Ier siècle av. JC. Il fut une entrée fracassante dans l'histoire par la prise et le pillage de Rome en 390 avant JC. Son chef d'alors, ''Brennus'', est resté l'emblême de la ville de Sens et on retrouve son effigie en plusieurs lieux.

Le sac de Rome de Brennos fut la seule fois en 800 ans que la ville était occupée par une armée étrangère, jusqu'à la chute de la ville face aux Goths en 410.

Brennos, latinisé en Brennus par les Romains, est un nom gaulois, qui signifie « guerrier, chef ». Il s’agit sans doute d’une variante allophonique de branos « corbeau », un avatar du dieu Lug(os), constituant dans le monde celtique la métaphore de la souveraineté guerrière.

On connaît très peu de choses sur les origines de Brennos. Tout porte à croire que sa famille, appartenant à la tribu gauloise des Sénons, était originaire d'Agedincum, (l'actuelle ville de Sens, dans l'Yonne). Vers 400 av. J.-C., cette population migra vers le sud, rejoignant l'actuelle région de la Romagne et des Marches, en Italie.

Armement celte au musée de Bologne

Le sac de Rome:

Lorsque les Gaulois entrèrent dans Rome, ils ne trouvèrent pour les accueillir que les sénateurs romains dans la Curie. Après les avoir massacrés, les Gaulois pillèrent la ville, puis cherchèrent à prendre le Capitole par surprise, de nuit. Des écrits romains racontent que les oies bénies par Junon auraient alerté les défenseurs romains de la citadelle , qui étaient endormis, de l'arrivée des assaillants gaulois, leur permettant ainsi de les repousser.

Autre casque celte au musée de Florence

On pense généralement aujourd'hui que cette histoire a été inventée de toutes pièces par les Romains désireux d'effacer la honte subie et de redorer l'image de l'armée romaine. Néanmoins, à l'endroit où cet événement aurait eu lieu fut édifié un temple appelé Iuno Moneta (Junon surveillante), lieu où seront plus tard frappées les premières monnaies romaines, leur donnant ainsi son nom moneta qui donnera plus tard le mot français « monnaie ».

La basilique Santa Maria in Aracoeli: Il est possible que l'église soit construite à l'emplacement du temple de Junon Moneta sur la colline de l'Arx.

En proie à la famine, les assiégés finissent par négocier leur reddition contre rançon. La tradition rapporte que celle-ci est de 1000 livres d'or.

Le Brenn et sa part de butin, de Paul Jamin, 1893.

Lors de la pesée de la rançon, les historiens rapporteront également que les Gaulois utilisent à cette occasion des poids truqués, des pierres en plomb alourdissant alors le tribut des romains. Aux protestations romaines, Brennos répondra de manière éloquente en ajoutant son épée aux poids incriminés, se justifiant du droit des vainqueurs par la phrase « Vae Victis » (« Malheur aux vaincus »).

Le Brenn et sa part de butin, de Paul Jamin, 1893 (détail).

Le chef gaulois s'éteindra dans le nord de l'Italie.

Musée de Sens 135 Rue Déportés et de la Résistance, 89100 Sens

Accès payant

Sources:

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