Abbaye Saint-Germain d'Auxerre
- Alain Foucaut
- 29 juil. 2018
- 2 min de lecture
Saint Germain d'Auxerre, fondateur et évêque d'Auxerre, fut inhumé le 1er octobre 448 dans l'oratoire modeste qu'il avait fondé en l'honneur de saint Maurice. Avant la fin de ce même siècle, l'oratoire commence à être appelé du nom d'église Saint-Germain.

L'église Saint-Germain d'Auxerre, c'est avant tout une importante abbaye. Saint Germain meurt à Ravenne en 448. Sa dépouille, revenue à Auxerre, est ensevelie dans la petite église Saint-Maurice que le saint avait lui-même fait construire à cet effet. Clotilde, épouse de Clovis, la remplaça par une basilique plus vaste, dédiée à saint Germain.

Sa mémoire (il reste comme l'un des plus grands saints d'Occident) attirait les foules, et la basilique finit par être desservie par des moines bénédictins. Elle fut elle-même agrandie au IXe siècle par Conrad Ier, comte d'Argovie.

Ces extensions, à l'est et à l'ouest, étaient surtout des «cryptes», c'est-à-dire, à l'époque carolingienne, des constructions voûtées, souterraines ou non.

L'édifice mesurait plus de cent mètres de long. Il nous reste de cette époque, une crypte regardée comme l'ensemble carolingien le plus important de France. Les photos étant interdit dans la crypte, je ne pourrais donc rien vous montrer...

Mais, il faut absolument visiter cette magnifique crypte! C'est grandiose. Quatre siècles plus tard, les «cryptes» orientales menaçaient ruine. En 1277, l'abbé Jean de Joceval se lança dans une reconstruction hardie : destruction de la partie est, nouvelles fondations, construction de deux cryptes souterraines et, dans la partie supérieure, nouveau chœur (qui vint se caler sur le dessin des cryptes du dessous) avec déambulatoire, chapelle d'axe et transept.

Après une interruption, c'est l'abbé Gaucher Dignon de Chéu qui poursuivit les travaux durant son abbatiat (1313-1334) et fit achever les parties hautes. Dans les années 1360, la partie de la nef préromane qui jouxtait le nouveau transept s'écroula. On reconstruisit grâce aux subsides du pape Urbain V.
La chapelle axiale, dite de la Vierge. Cette chapelle, ainsi que le passage qui la précède, est l'endroit de l'église où le visiteur doit prendre son temps et observer l'architecture.

L'abbaye finit par péricliter. En 1618, la congrégation de Saint-Maur voit le jour. L'un de ses objectifs est de restaurer et réformer les anciens monastères bénédictins de France. Elle arrive à Auxerre en 1629 et prend connaissance du piteux état des bâtiments abbatiaux.

Sous la houlette des mauristes, la règle de Saint-Benoît est restaurée et les réfections se succèdent. Elles ne cesseront qu'en 1779. Une partie des bâtiments sera détruite au XIXe siècle. La façade de l'abbatiale est reconstruite en 1817 sous le règne de Louis XVIII dans un style néo-gothique plutôt modeste.

Il nous reste néanmoins quelques belles pièces dont la salle capitulaire, le cellier, la sacristie et le dortoir des moines.

À la Révolution, les mauristes quittent l'abbaye qui est vendue comme bien national. Elle devient hôpital militaire, puis civil. Pour assurer sa nouvelle fonction, elle subit, dès 1812, des travaux d'adaptation.

Ce qui restait de la partie préromane de la nef, menaçant ruine, est démoli. Néanmoins, la tour Saint-Jean, érigée vers 1150-1170 et qui flanquait la façade occidentale, échappe à la destruction.

Entre 1962 et 1984, l'hôpital déménage dans de nouveaux locaux plus adaptés. À partir de 1988, commencent une importante restauration ainsi que la transformation des bâtiments abbatiaux en musée.

le musée Saint-Germain
2bis Place Saint-Germain, 89000 Auxerre
Accès payant
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