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La crypte romane de la cathédrale Saint-Étienne d'Auxerre

  • Alain Foucaut
  • 28 juil. 2018
  • 3 min de lecture

La crypte romane se situe sous le grand chœur gothique dont elle retrace exactement le plan. C'est la seule partie conservée de la cathédrale romane de Hugues de Chalon, dont elle constituait le soubassement, permettant une extension du bâtiment tout en compensant la pente du terrain vers l'Yonne.

La crypte fut construite de 1023 à 1035 dans un style roman alors nouveau. Sa construction en moyen appareil régulier est bien soignée, assurant la stabilité de la construction entière. Son plan est également unique : trois nefs à six travées se terminent en abside et sont entourées par un large déambulatoire qui s'ouvre sur une seule chapelle axiale en hémicycle.

La partie orientale n'est pas souterraine et elle est éclairée par des baies. Les murs extérieurs ont été renforcés pendant la reconstruction gothique au 13e siècle, quand la chapelle axiale a été englobée dans un massif rectangulaire pour supporter la chapelle axiale supérieure.

L'entrée aux cryptes, qui se faisait à l'ouest par des escaliers depuis la nef à partir de la fin du 11e siècle, a été altérée et se fait actuellement depuis l'extérieur au sud du chœur.

Le dallage de la crypte date de la restauration par Viollet le Duc.

La nef de la crypte se compose de trois vaisseaux à six travées dont la dernière est arrondie. Elle est voûtée par des arêtes sur des arcs doubleaux en plein cintre qui sont doublés par un tore dans la nef centrale. Dix piliers maçonnés carrés avec quatre colonnes engagées supportent les arcs de la voûte. Ils sont dépourvus de chapiteaux, mais des tailloirs à baguettes reçoivent les arcs.

Les murs latéraux, également cantonnés de colonnes engagées, s'ouvrent sur le déambulatoire par des arcades. La composition avec des arcades géminées fut conservée au centre de l'abside. Une colonne partage la lumière de la chapelle axiale dans la nef et supporte un grand chapiteau avec palmettes sur quatre registres et volutes d’angle.

Le déambulatoire également voûté d'arêtes sur doubleaux est plus court que la nef. Il compte neuf compartiments avec des simples pilastres recevant les voûtes et des baies ébrasées s'ouvrant en direction de l'Yonne. Quelques vestiges de fresques sont à deviner :

des zigzags dans l'intrados d'un arc au sud et au nord des apôtres et un mufle de lion. L'entrée au sud, avec deux voûtes d'ogives, est du 13e siècle.

La chapelle axiale s'ouvrant sur le déambulatoire est dédiée à la Sainte-Trinité. Elle se compose d'une travée droite en berceau avec des arcatures simples et d'une abside en cul-de-four avec deux colonnes. Leurs chapiteaux sont sculptés de rangées de feuilles.

Trois baies éclairent l'espace qui est célèbre pour les fresques décorant ses voûtes.

Sur le berceau de la travée, la fresque du Christ à cheval occupe le centre d'une grande croix. Cette magnifique scène romane fut peinte à la fin du 11e siècle ou au début du 12e siècle sous l'évêque Humbaud. Le grand Christ en majesté est d'inspiration byzantine.

Il est nimbé, porte le sceptre et est vêtu d'un manteau blanc et d'une tunique rouge. Son représentation comme cavalier sur un cheval blanc est unique. Le Christ est flanqué de quatre anges cavaliers, figurant les armées du ciel.

La grande croix gemmée porte un décor de cabochons. La signification de la scène, unique et controversée, est le triomphe du Christ selon le 19e chapitre de l'Apocalypse de saint Jean. Sur le mur sud de la chapelle ont été découverts les vestiges d'une fresque de saint Michel combattant le dragon. Dans le cul-de-four de l'abside, la fresque du Christ en majesté est de la fin du 13e siècle.

Elle remplaçait sans doute une fresque romane du Christ. Le Christ en gloire, bénissant de sa main droite et portant un globe surmonté de la croix de sa main gauche, montre le livre avec l'Alpha et l'Omega. Il est situé dans un quadrilobe avec deux chandeliers à sept branches. Les quatre symboles des évangélistes flanquaient le Christ, dont subsistent seulement l'homme ailé de saint Matthieu et l'aigle de saint Jean.

Pour en savoir plus, c'est ICI.

Place Saint-Étienne, 89000 Auxerre

Accès libre

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