Les gallo-romains au MAN
- Alain Foucaut
- 17 juin 2018
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Créé par décret impérial le 8 mars 1862, « le musée gallo-romain », aujourd’hui musée d’Archéologie nationale, est abrité au château de Saint-Germain-en-Laye.
Les sept salles qui composent le département gallo-romain évoquent le monde des dieux et des morts, la présence de l’armée romaine en Gaule, les différents types d’artisanat et tous les aspects de la vie quotidienne : alimentation, costume, parure, loisirs, cadre domestique, médecine, transport, écriture...
La Gaule romaine (de 52 av. J.-C. à fin du Ve siècle apr. J.-C.) : à la suite de la conquête de la « Gaule chevelue » par Jules César, la Gaule est intégrée dans l’Empire romain.
Le dieu celtique de Bouray:

Le dieu de Bouray fut retiré de la Juine, près de La Ferté-Alais (Essonne) en 1845, lors d'un dragage. C'est une statue en tôle de bronze, haute de 42 centimètres. Elle représente un homme nu, imberbe, assis les jambes repliées, dans la pose dite bouddhique. On la date habituellement du Ier siècle. Primitivement, elle comportait six pièces indépendantes : deux plaques de tôle de bronze repoussée, assemblées par une soudure, formant le tronc et les membres inférieurs ;

deux éléments tubulaires pour les bras, qui manquent ; deux plaques de tôle coulées plus épaisses formant la tête. La plaque antérieure a été percée de façon à recevoir des globes de verre coloré formant les yeux, dont un seul est conservé. La technique d'assemblage des différentes pièces qui portent trace de réparations antiques est assez maladroite, sauf pour la tête qui stylistiquement est un chef-d'œuvre alors que le reste du corps est grossièrement traité : il y a indubitablement présence d'éléments fabriqués par deux artistes au talent bien différent.

Le tronc est assez long, les jambes se terminent par des sabots de cervidé. La tête et le cou occupent à eux seuls la moitié de la sculpture : les traits sont nets, virils, la chevelure, à grosses mèches, s'arrête en frange sur le front ; autour du cou se trouve le torque, ou collier gaulois. On ne sait quelle divinité représente la statuette de Bouray ; cependant, les points de comparaison ne manquent pas : la présence du torque (bijou uniquement masculin à partir de La Tène III) est fréquente sur les représentations figurées des divinités gauloises de l'époque gallo-romaine. La pose accroupie est connue depuis les sculptures de Roquepertuse et d'Entremont, jusqu'à la figuration de Cernunnos du vase de Gundestrup.

La tête enfin évoque des têtes de divinités en tôle de bronze assez courantes au début de l'époque gallo-romaine, mais annonce également le style des reliquaires du haut Moyen Âge.
Très belle collection de fibules gallo-romaines.

Les fouilles archéologiques ont montré qu'il existait une grande variété de chaussures à l'époque romaine. Ici, une caliga.

Les caligæ (le singulier est caliga) sont les sandales lacées, faites de lanières de cuir, portées par les soldats romains. Elles remontent sur la cheville et sont généralement ouvertes au bout laissant les orteils à l'air. Elles sont munies d'une épaisse semelle de cuir lourdement ferrée de clous pointus caboches (en) pour éviter de glisser.
"Le surnom de Caligula, sous lequel est resté connu l'empereur Caius Augustus Germanicus, vient de l'habitude qu'on lui avait fait prendre encore enfant de chausser la caliga ou la chaussure militaire de mode gauloise, pour se rendre populaire dans l'armée".
La tombe de Chassenard:
En 1874 fut découverte une tombe gallo-romaine d'un important personnage probablement militaire, contenant notamment un masque de fer et des coins monétaires.

Ce qui semble être un masque de fer est en réalité la visière d’un casque de parade. La calotte et le couvre-nuque ont disparu, de même que le placage en feuille de métal, cuivre ou argent, qui embellissait la visière. Au revers, les restes d’une cotte de mailles en fer soudés par l’oxydation remplit la cavité du casque, et obturent les yeux, ouverts à l’origine. Au milieu du front, le tube horizontal est un vestige de la charnière qui permettait de relever le casque. Ce type de casque luxueux, sans doute réservé à des officiers, était porté par des cavaliers de l’armée romaine, pas au combat, mais lors de joutes, de parades...

Le torque de section carrée, en bronze plein doré à la feuille, est fabriqué en deux parties s’articulant par un crochet et une tige cachés par le manchon en forme d’olive. Il pouvait donc être passé autour du cou. Mais il n’est pas certain qu’il ait été porté de cette façon. Le torque, élément de parure pour les guerriers et les femmes gauloises, puis pour les divinités, à la fin de l’époque de l’indépendance, est, chez les Romains, au moins dès le début du Ier siècle avant Jésus-Christ, une décoration militaire, distribuée par paires. Quelques stèles funéraires de soldats ou d’officiers romains montrent que les torques sont alors portés attachés sur la cuirasse, ou l’un à l’autre par un lien souple suspendu au cou.
Le trésor de Rethel est un ensemble d'orfèvrerie gallo-romaine:

C'est fortuitement, le 5 octobre 1980, que ce trésor a été découvert dans un champ au lieu-dit « Le Moulinet », sur la commune de Rethel. Il était rassemblé dans un grand chaudron de bronze très détérioré, et des traces de tissus montraient que les différents éléments avaient été emballés. Il s'agit sans doute, comme d'autres dépôts du nord-est de la Gaule, des biens précieux d'un riche particulier menacé par les incursions germaniques vers 270 à 280 de notre ère. Le propriétaire n'ayant pas pu récupérer les objets qu'il avait enfouis, deux des plats portent un graffiti au nom de Sylvestre.
Canthare « d’Alésia », argent doré, 2ème moitié du 1er siècle avant J.-C. / début du 1er siècle après J.-C. ?, découvert à Alise-Sainte-Reine. Un canthare est un vase profond pour boire du vin. Il est caractérisé par deux anses hautes et verticales.

Jupiter: est le dieu romain qui gouverne la terre et le ciel, ainsi que tous les êtres vivants s'y trouvant. Il est aussi le maître des autres dieux et est originellement un dieu du ciel, caractéristique que l'on retrouve dans son association aux présages célestes liés aux pratiques divinatoires des prêtres de Rome. Il a pour attributs l'aigle et le Foudre. Il est assimilé à Zeus chez les Grecs

La mosaïque, dont plus du tiers manque, ornait le sol d’une grande demeure sub-urbaine de Saint-Romain-en-Gal, dans l’antiquité l’un des quartiers de Vienne.

Les activités agricoles et les fêtes des quatre saisons sont représentées en 40 tableaux de 59 cm chacun, dont 27 subsistent, insérés dans une riche tresse décorative. Ce thème n’est pas souvent utilisé par les mosaïstes en général, et par les ateliers de Vienne en particulier, qui préfèrent représenter des scènes mythologiques ou des natures mortes. Ils se sont sans doute inspirés d’un ou plusieurs modèles romains, valables pour l’ensemble des pays méditerranéens, aussi ne faut-il pas considérer cette mosaïque comme un « reportage » sur les pratiques agricoles gallo-romaines.
Domaine National de Saint-Germain-en-Laye, Château-Place Charles de Gaulle, 78100 Saint-Germain-en-Laye
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