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La pittoresque église Saint-Germain de Charonne

Selon la tradition, vers 430, saint Germain, alors évêque d'Auxerre, aurait rencontré sur les coteaux de Charonne une jeune fille de Nanterre, la future patronne de Paris, sainte Geneviève. La légende veut que l'église ait été érigée par les habitants du lieu à l'emplacement d'un petit oratoire en souvenir de cette rencontre.

L'église Saint-Germain-de-Charonne allie harmonieusement quelques vestiges du XIIe siècle (gros piliers de la tour) à une architecture élégante,

des XVe et XVIIIe siècles pour l'essentiel. Avant 1860, date de rattachement à Paris, elle fut l'église paroissiale de l'ancien village de Charonne dont elle constituait le cœur avec la rue Saint-Blaise.

Au début de la construction (XIIe et XIIIe siècles), l'église ne comportait qu'une seule nef flanquée d'une tour extérieure.

La base de cette tour médiévale, et les piles qui la supportent, sont la partie la plus ancienne du bâtiment qui connut de nombreuses vicissitudes.

La forme du premier pilier qui supporte la tour, tout de suite à l'entrée, évoque les piles de Notre-Dame de Paris.

Initialement édifié dans un petit village de vignerons, fournisseur de la ville de Paris et du clergé, l'édifice était bordé de son cimetière. Le petit cimetière a échappé aux dispositions du décret du 12 juin 1804 interdisant les inhumations dans l’enceinte des villes et bourgs.

Avec celui de St Pierre de Montmartre, il est le seul de Paris à jouxter encore une église paroissiale, d’où l’aspect campagnard qu’il conserve aujourd’hui.

L'église, endommagée à plusieurs reprises (guerres de religion, la Fronde) dut subir de nombreuses remises en état. Au XVe siècle, notamment, alors que les finances étaient au plus bas, ce furent les villageois qui participèrent à la reconstruction.

Parmi les modifications, furent apportées à l'édifice une deuxième nef, à gauche, puis une troisième qui incorpora le clocher. C'est au XVIIIe siècle, à la suite d'un incendie, que la reconstruction amputa la nef principale d'une ou de deux travées et du portail ouest qui se trouvaient dans l'actuel cimetière.

On lui adjoignit en revanche un portail sud, de style classique, celui par lequel on entre maintenant. D'autres restaurations ont eu lieu au XIXe siècle et, plus récemment encore. Ainsi en est-il de la toiture et des vitraux.

Une lecture qui rapporte : Déchiffrez, sur un des piliers du clocher, l'inscription en caractères gothiques consacrée à la dédicace de l'église. En voici le texte reconstitué : « L'an mil CCCC et LX (1460), le dimanche devant la Saint Germain, le XVIIe jour de juillet (dix-septième) fut l'église de Charonne dédiée par Révérend père en Dieu Mons Guille, évêque de Paris ». Si vous avez bien lu, vous avez compris que votre visite vous vaut quarante « jours de vrai pardon ». Une seconde dédicace double d'ailleurs cette gratification.

L'église fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 23 mai 19232.

Reposant sur une couche d'argile, l'église a toujours connu des problèmes d'instabilité depuis sa construction mais, en 2009, de gros désordres dans les pierres et la maçonnerie du côté droit de l'église sont apparus et ont conduit à la réalisation de travaux de stabilisation de grande ampleur, précédés d'une phase de fouilles archéologiques.

Cette église s'est rendue célèbre dans la dernière scène du film Les Tontons flingueurs – le mariage –, où l'on voit l'environnement (le quartier Saint-Blaise) ainsi que l'intérieur de l'église, dans la scène des tontons agenouillés on distingue au fond la partie gauche du tableau de Joseph-Benoît Suvée : La Rencontre de saint Germain et sainte Geneviève.

4 Rue Saint-Blaise, 75020 Paris

Accès libre

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