L'oppidum helvète du mont Vully
Le mont Vully est une colline au nord du lac de Morat située dans le canton de Fribourg.
Le mont Vully et le lac de Morat, depuis Avenches.

Il culmine à 653 m d’altitude. Le Vully est surtout connu pour son panorama unique sur les Alpes,

le Jura et les trois lacs qui l’entourent (lac de Morat, lac de Bienne et lac de Neuchâtel) ainsi que son vignoble.
Le mont Vully et le lac de Neuchâtel depuis le Laténium.

Deux remparts protègent le site : au sommet un premier rempart limite une surface de 3 ha, déjà occupée au Bronze final. A La Tène finale la surface est portée à 50 ha. Sur ce rempart principal, de part et d'autre de la porte en tenaille, se trouvaient des tours d'un ou deux étages. C'est pour l'instant le seul rempart celtique où des tours sont attestées en dehors de l'entrée.

Au sommet du mont Vully, on peut encore voir aujourd'hui le remblai d'un oppidum datant de 124 av. J.-C. Il aurai probablement été détruit par le feu en 58 av. J.-C., date du départ des Helvètes vers la Gaule...

« [Orgétorix] eut d'autant moins de peine à les persuader que les Helvètes sont de toutes parts resserrés par la nature des lieux ; d'un côté par le Rhin, fleuve très large et très profond, qui sépare leur territoire de la Germanie, d'un autre par le Jura, haute montagne qui s'élève entre la Séquanie et l'Helvétie ; d'un troisième côté, par le lac Léman et le Rhône qui sépare cette dernière de notre Province. Il résultait de cette position qu'ils ne pouvaient ni s'étendre au loin, ni porter facilement la guerre chez leurs voisins ; et c'était une cause de vive affliction pour des hommes belliqueux. Leur population nombreuse, et la gloire qu'ils acquéraient dans la guerre par leur courage, leur faisaient regarder comme étroites des limites qui avaient deux cent quarante milles de long sur cent quatre-vingts milles de large. »
— Jules César, Guerre des Gaules, I, 2
Après la mort d'Orgétorix, les Helvètes, menés par Divico et accompagnés de quelques tribus voisines (les Rauraques, Tulinges et Latobices), détruisent leurs villages et récoltes (Pour éviter la tentation de revenir, il incendie douze oppida dont celui du Vully), et entament leur migration telle qu'elle était prévue et selon le plan d'Orgétorix, aux côtés de leur nouvel allié : les Boïens de Pannonie.
Jules César et Titus Labienus, informés de leurs intentions, se précipitent en Gaule transalpine depuis Rome.
C'est ainsi que débuta "la Guerre des Gaules".
Le site a été fouillé entre 1978 et 2003. Outre le rempart, les fouilles ont mis au jour quelques objets. Pour l’essentiel: de la céramique (environ 200 formes reconnaissables), quelques fibules et perles ainsi qu’une septantaine de monnaies. Mais c’est surtout la découverte d’un coin monétaire qui, par sa rareté, a fait sensation. Cette pièce en bronze servait à frapper la monnaie. Dans l’ensemble, le matériel retrouvé est assez modeste.

Les fouilles ont effectivement révélé des traces d’incendie à l’intérieur de la fortification. L’hypothèse longtemps privilégiée fut d’associer cet incendie au départ des Helvètes, en 58 av. J.-C.. Or, selon divers indices liés notamment au mobilier retrouvé, et à la suite des corrections de la chronologie apportées au cours de ces dernières années, il est plus vraisemblable que ce sinistre ait eu lieu vers -80/-70.
Pour tout savoir, c'est ICI.

On peut aujourd'hui visiter une reconstitution partielle du rempart de l'oppidum.
Mont Vully, 1786 Bas-Vully, Suisse
Accès libre
Sources: