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La collégiale de Neufchâtel

Le chantier de la collégiale de Neuchâtel a débuté aux environs de 1190 par le premier des seigneurs de Neuchâtel, Ulrich II. Ce sont tout d'abord le chœur, le chevet, le bas du transept et les travées à l'est qui ont été construits. Puis le gros de la construction s'est achevé vers ~ 1270-1280 par le pignon ouest de la nef et le porche.elle est dédicacée en 1276.

Ainsi, la base de la collégiale est construite selon un style roman rhénan. Puis le style change pour être plus proche du style bourguignon. Notamment le toit couvert de tuiles vernissées, comme en Bourgogne. Les parties hautes et le cloître sont de style gothique.

Les tours prévues à l'origine ne sont construites que plus tard : la tour sud dans la seconde moitié du XIIIe siècle et la tour nord lors de la restauration par Léo Châtelain entre 1867 et 1870. C'est également lors de cette restauration qu'ont été ajoutées les flèches sur les tours pour donner un côté néo-gothique à la mode à la fin du XIXe siècle (Léo Châtelain étant très certainement inspiré par les travaux d'Eugène Viollet-le-Duc).

Avant la réforme, la collégiale était consacrée à Notre-Dame.

Elle était desservie par un chapitre de six chanoines. Un des chanoines les plus connus de la collégiale est saint Guillaume (1150?-1231).

C'était un chanoine de Neuchâtel à l'époque de la construction de la partie romane de la Collégiale, vénéré pour des résurrections d'enfants morts-nés le temps de leur baptême, son culte se perpétue jusqu'à la Réforme.

Statue de Guillaume Farel sur l'esplanade de la Collégiale.

La réforme arrive à Neuchâtel par Guillaume Farel. En 1530, une majorité de bourgeois votent la réforme. Le culte catholique est supprimé. Les autels, des tableaux et des statues de la collégiale sont détruits. En effet, comme l'écrit Gabrielle Berthoud dans son article Iconoclasme à Neuchâtel :

« les bourgeois, influencés par Farel, farouche iconoclaste, ont saccagé l'église collégiale les 23 et 24 octobre 1530, détruisant presque tout son mobilier. Seules quelques pièces de peu d'importance en ont été retrouvées. Le trésor, mis à l'abri par le gouverneur du comté, a été emporté en France où sa trace s'est perdue. Les vitraux, les peintures murales et les cloches semblent cependant avoir été épargnés. Au XVIIe siècle, par réaction anticatholique, le Conseil de ville a fait effacer les peintures restantes et détruire les sculptures du tympan roman du portail sud qui représentait la Sainte-Vierge et deux donateurs. Dernière et malheureuse manifestation iconoclaste désapprouvée par une partie de la population. »

Entre 1867 et 1870, Léo Châtelain est mandaté pour restaurer la collégiale. À cette époque, on ne pratiquait pas les restaurations pour retrouver l'état primaire d'un édifice.

On n'hésitait pas à l'embellir. Ainsi, certainement sous l'inspiration des travaux d'Eugène Viollet-le-Duc, la collégiale de Neuchâtel a été restaurée en lui ajoutant des éléments pour lui donner un style néo-gothique. C'est lors de cette restauration que la seconde tour a été construite et que la toiture surnommée « l'éteignoir » (du fait de sa forme) a été remplacée par des flèches en pierre.

Les quadrilobes des parapets ont été démontés et remplacés. Les anciens quadrilobes ont été récupérés, ainsi que d'autres éléments de cette restauration, pour construire le petit château à Boudry, que l'on appelle tour de pierre (l'actuel caveau de dégustation des vins).

Rosace ouest de la collégiale.

Les gargouilles de la collégiale ont également été remplacées par de fausses gargouilles, non percées, qui ne permettent pas l'écoulement de l'eau. Les gargouilles d'origine sont conservées au Musée d'art et d'histoire de Neuchâtel. La rosace ouest est également une création à l'occasion de cette restauration.

Depuis 2009 une nouvelle restauration d'envergure est en cours.

Pour en savoir plus, c'est ICI.

Rue de la Collégiale, 2000 Neuchâtel, Suisse

Accès libre

Attention: actuellement en rénovation, la Collégiale n'est que partiellement accessible au public (jusqu'en 2022). Le Cénotaphe en revanche n'est plus visible (jusqu'en 2019).

Sources:

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