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Le beau XVIe siècle à Troyes

Qui arpente les rues de Troyes est frappé par l’extraordinaire profusion de maisons à pans de bois qui habite le paysage.

La ville possède sans conteste l’une des plus belles et des plus riches collections de maisons de ce type, dites aussi «à colombage». Ce sont ces zébrures caractéristiques - verticales, horizontales ou obliques - qui révèlent au grand jour le squelette du bâtiment. On parle du reste d’ossature en bois.

Et pourtant, cet inestimable patrimoine revient de loin. Il tire même son origine d’un événement catastrophique pour la ville ! La quasi-totalité des maisons en bois que l’on peut admirer aujourd’hui ont en effet été construites après le grand incendie de mai 1524. Ce gigantesque brasier ravagea un quart de la cité, réduisant en cendres quelque 1500 habitations et jetant à la rue 7500 personnes environ !

Hôtel du Moïse: Ce magnifique hôtel, entièrement en appareillage champenois, est construit en 1553, après l’incendie de Troyes (1524).

Il anéantit le quartier le plus cossu de la cité, celui des riches marchands, n’épargnant pas les églises situées sur son passage. Mais sitôt l’incendie maîtrisé, chose qui nécessita un peu plus de deux jours, les Troyens s’attelèrent à la reconstruction de leur ville.

Ruelle des Chats: Cette ruelle doit son nom au fait qu'un chat peut, en effet, passer d'un côté à l'autre de la rue, en passant par les toits. Les façades se touchent par le sommet, et sont maintenues par des étais.

Très étroite, elle donne une idée des rues médiévales pavées avec une rigole centrale pour l'écoulement des eaux.

Les plus fortunés d’entre eux adoptèrent la pierre pour bâtir de magnifiques hôtels particuliers qu’il nous est encore permis d’admirer.

Hôtel de Chapelaines construit en 1535 par Nicolas Largentier. Le roi Louis XIII s'y arrêta lors de son passage à Troyes en 1629. L'empereur d'Autriche François Ier fit de même en 1814. Le samouraï Yamamoto Tokuyama y séjourna en 1856.

Les moins aisés optèrent pour une reconstruction à l’identique de leurs anciens logements. Ces maisons à pans de bois édifiées à la Renaissance restent donc d’inspiration médiévale, conférant ce charme si particulier à la ville. On n’hésite plus de nos jours à qualifier cette époque de « beau XVIe siècle », une ère d’explosion artistique, culturelle et architecturale.

L'Hôtel Juvenal des Ursins

On aurait cependant tort de croire que le bois a joui tout au long des siècles du prestige dont il se pare aujourd’hui. On l’a dit, le bois, et en particulier le chêne, qui abonde dans les forêts alentour, est plutôt l’apanage des classes populaires.

La Maison de l'Orfèvre: Elle fut construite entre 1578 et 1618 pour François Roize, orfèvre, et son épouse Nicole Boulanger.

La tourelle est soutenue par trois faunes.

Inflammable, les Troyens sont bien placés pour le savoir, eux dont la ville fut plusieurs fois la proie des flammes, le bois a mauvaise réputation. Suite à l’édit de Sully au début du XVIIe siècle, on s’ingénie donc à le masquer, à le recouvrir de cette vilaine croûte protectrice que l’on voit encore sur certaines maisons dans l’attente de leur réhabilitation.

Pour tout savoir, c'est ici.

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