L'art ancien au MDAAC d'Epinal: les gallo-romains.

21 déc. 2017

Le MDAAC communique essentiellement sur sa magnifique collection de peintures et sa riche collection d'art contemporain, et c'est bien normal... Mais l'art ancien n'est pas en reste ! Bien au contraire, oserais je dire.

Les collections archéologiques, historiques et ethnographiques de première importance permettent de comprendre plusieurs millénaires de présence humaine dans le département des Vosges. Les sections consacrées à l’époque gallo-romaine (antiquités de Grand, Soulosse, Plombières…), au Moyen Age et à la Renaissance (Mises au tombeau de Vézelise et Chaumousey, sculptures des Thons, vitraux d’Autrey…) sont particulièrement remarquables.

Dès la sortie de caisse, vous tombez sur un chef-d'œuvre, "Hermaprodite":

Ce bronze, découvert en 1831 à Sion (Meurthe-et-Moselle), se caractérise par le mouvement très élégant des épaules et du thorax proche d’un mouvement de danse.

Le visage aux traits particulièrement fins rappelle celui de la Vénus de Milo conservée au Louvre qui possède également des mèches de cheveux parallèles. Les ongles des mains et des pieds sont recouverts d’une mince feuille d’argent.

On continue avec le "Jupiter cavalier à l’Anguipède". Milieu du IIIème siècle ap. J.-C. Découvert dans le lit de la Moselle entre Châtel et Portieux en 1870.

Un Anguipède est une créature légendaire dont le corps finit en queue de serpent.

Les « cavaliers à l'anguipède » sont des groupes sculptés caractéristiques de l'art et de la religion gallo-romaine, représentatifs du Nord-Est de la Gaule dès les IIe et IIIe siècles. Ils sont nombreux, dans les champs de l'antique Gaule Belgique, à avoir été mis à jour lors des labours. Ces statues en pierre, plus ou moins mutilées, représentent un étonnant couple divin, composé d'un homme barbu, d'allure martiale, portant souvent armes, bouclier et cuirasse, lequel piétine, sous les sabots de sa monture cabrée, un étrange personnage, le torse en avant, la tête relevée et les membres inférieurs s'achevant par un corps de reptile.

Puis, suivent les dieux gallo-romain, avec Epona (au premier plan), une déesse très populaire de la mythologie celtique gauloise dont le culte est attesté en Gaule par des sources gallo-romaines. Épona est associée au cheval. Cernunnos le Dieu Cerf qui maîtrise le serpent de la vie découvert à Sommerécourt.

Figure majeure du panthéon celtique, Cernunnos incarnerait le cycle biologique de la nature, reflétant simultanément la vie et la mort, la germination et le dépérissement, à l'image du cerf, l'animal qui le symbolise, lequel perd ses bois en hiver pour les recouvrer au printemps.

Cernunnos porte le bijou emblématique des Gaulois, le torque, parfois autour du cou, accrochés à ses bois ou dans une de ses mains.

De très belles sculptures funéraires: Les stèles.

On y trouve également les résultats des fouilles menées entre 2008 et 2009 à la villa de Damblain. Ici le dallage de la salle de bain froide (frigidarium).