Le huitième plus grand amphithéâtre du monde romain est à Grand.
- Alain Foucaut
- 15 déc. 2017
- 2 min de lecture
Il est à la mesure du nombre de pèlerins qui se pressaient ici pour vénérer Apollon Grannus ? (dieu Guérisseur) et surtout profiter des vertus thérapeutiques de l’eau du plateau des "Hauts Pays".

Les dimensions sont en effet colossales : 148 m au niveau de l’axe et une contenance d’environ 16 à 17 000 personnes (estimation actuelle). Il fut probablement construit entre 80 et 140 apr. J.-C..

Selon Dion Cassius, en 213 apr. J.-C., l'empereur Caracalla aurait visité le « sanctuaire » qui, pour l'occasion, eut droit à des travaux d'embellissement de l'amphithéâtre (réaménagement de la partie ouest en grand appareil).

Il est abandonné à la fin du IVe s. lorsque l’empire romain devient chrétien et quand les combats de gladiateurs sont progressivement interdits. Depuis sa destruction par Sainte Libaire, selon la légende, les blocs de calcaire ont servi à la construction des habitations du village actuel.

La construction de l’amphithéâtre s’est appuyée sur l’existence d’une colline et d’un vallon. Sa forme architecturale ne répond pas aux standards italiques, mais plutôt gallo-romains. En effet, sa forme n’est pas celle d’une cavea complète. En fait seuls les gradins inférieurs font le tour de l’arène.

Dès le XVIIIe siècle, le moine bénédictin Dom Augustin Calmet mentionne dans sa Notice sur la Lorraine la présence de « vestiges très sensibles d’un amphithéâtre » à Grand.

En 1820-1823, Jean-Baptiste Prosper Jollois, ingénieur des Ponts et Chaussées, conduit les premières fouilles archéologiques. Mais c’est à partir de 1963 que son dégagement débute réellement sous la direction d’Edouard Salin et Roger Billoret, donnant suite à la découverte fortuite d’un mur par des enfants du village.

Au début des années 1960, au moment des travaux d’adduction d’eau, un égout longeant le grand axe du monument est découvert.
Jusqu’en 1981, 50 000 m3 de terre sont retirés du site, soit quelque 600 000 brouettes !

Entre 1993 et 1995, l’amphithéâtre a été doté d’une « couverture » en iroko qui présente plusieurs avantages. D’abord la structure permet de restituer la forme de ce semi-amphithéâtre, puis elle favorise la préservation du site. En effet le monument a été construit avec une pierre calcaire extrêmement friable.

Enfin ce bois exotique a l’avantage de devenir gris au fil du temps, ce qui le fait ressembler à de la pierre.
La visite de l’amphithéâtre ne se limite pas au site en lui-même, puisqu’il est également possible d’avoir accès à un petit espace d’exposition qui présente des pièces de jeux, des parures, un trésor monétaire, un chapiteau…

16-18 Rue de l'Amphithéâtre, 88350 Grand
Accès payant