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Ermitage de Franchard

C'est en 1137, sous Louis VII qu'est bâti le premier Ermitage ! Le premier ermite fut assassiné vers 1180, le second également, entre 1180 et 1194. Un troisième du nom de Guillaume, chanoine régulier de l'église Saint-Euverte d'Orléans s'y installa, sans tenir compte de l'avis opposé de son ami Étienne de Garlande (v.1070-1150), abbé de l'abbaye Sainte-Geneviève de Paris. Il fit venir d'autres religieux et bientôt l'ermitage devint monastère.

En 1197, le roi de France Philippe Auguste (1165-1223), exige que soit entretenu deux religieux chargés de prier pour le roi et confirme la propriété de cet ermitage à l'abbaye de Saint-Euverte d'Orléans. Guillaume qui est prêtre, y célèbre l'Eucharistie et reçoit des dons. Après sa mort, il est remplacé par le frère Richard et en 1209 l'ermitage devient un prieuré.

Un siècle s'écoula, dans le calme des prières, puis survint la guerre de Cent Ans qui vit la destruction du monastère. Les moines cachèrent selon la légende, leur trésor dans la forêt. Le prieuré est détruit en 1354 et sera reconstruit au XVe siècle.

Le 12 septembre 1626, le peintre Auguste Garondel et ses deux compagnons y furent assassinés. Le Père Pierre Dan, supérieur du Couvent des Mathurins de Fontainebleau en 1642 fait une description des lieux bien affligeante:« Lieu d'horreur, fort désert et affreux ».

En 1661, la duchesse de Montpensier Anne-Marie-Louise d'Orléans, raconte dans ses "Mémoires" une promenade que Monsieur frère du roi fit dans les Gorges de Franchard avec sa suite et l'incendie de la forêt qui suivit le retour au château avec quatre arpents de bois brûlés. Le temps passa sur les ruines de ce prieuré, qui vit passer laïques et religieux en quête de vie anachorétique.

Louis XIV y fera construire un belvédère et détruire l'Ermitage qualifié alors "d'asile de débauche et retraite de voleurs" suite à certains faits divers. A quelques mètres de là, dans les célèbres Gorges, la Roche qui pleure était le théâtre d'un pèlerinage chaque mardi de Pentecôte. Bon nombre de personnes venait ici boire une eau réputée soigner les maux d'yeux mais que les auteurs décrivent comme "ni bonne à boire, ni belle à voire".

Ce n'est qu'après plusieurs meurtres, dont le dernier en 1712 qu'un arrêt du Conseil de la Régence en date du 15 février 1717 ordonna la démolition des bâtiments.

C'est à cette époque que fut découvert dans les caves du prieuré des coffres contenant du tissu qui tomba en poussière à l'ouverture de ceux-ci. La première maison de garde forestier est construite sous Louis XV. Il ne reste plus aujourd'hui qu'un pan de mur de cet ermitage, le long duquel sera construite la maison forestière. Ces vestiges furent inscrits à l'inventaire des monuments historiques le 15 février 1926.

Route de l'Ermitage, 77300 Fontainebleau

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