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Gergovie: 2000 ans après, mais toujours "Résister".

Sur le plateau, au milieu du site de l'oppidum de Gergovie, une ruine (on pourrait la croire antique, mais...) et une plaque commémorative m'interpellent.

Le repli de l’Université de Strasbourg à Clermont-Ferrand:

Le 23 novembre 1939, l’Université de Strasbourg est repliée à Clermont-Ferrand. En effet, à la déclaration de guerre, la ville de Strasbourg avait été déclarée zone militaire par l’état-major Français et évacuée d’office, ce qui ne fut pas le cas pour tout le reste de l’Alsace-Lorraine. Les premiers regroupements d’étudiants et de professeurs alsaciens contestataires eurent lieu durant l’été 1940 autour de Gergovie. Après l’armistice de juin 1940, les Allemands annexèrent l’Alsace-et une partie de la Moselle , rouvrirent les Facultés à Strasbourg et ordonnèrent aux professeurs et étudiants Alsaciens Mosellans qui se trouvaient à Clermont-Ferrand de rentrer immédiatement chez eux. Un certain nombre, réunis autour du vice-recteur Danjon refusèrent catégoriquement toute idée de retour. Cette décision de "non jamais" des professeurs et des étudiants Alsaciens Mosellans de l’Université Française de Strasbourg représentait déjà une forme de résistance. Les Allemands allaient leur faire payer très cher cette attitude. Le professeur d’histoire Gaston Zeller décida d’édifier à Gergovie sur les lieux de fouilles gallo-romains, un chalet qui servirait de maison de vacances aux étudiants dont la famille était restée en Alsace Moselle . Grâce à l’aide du général de Lattre deTassigny, le bâtiment fut édifié au cours de l’été 1940.Le général de Lattre de Tassigny a séjourné en 1940, au château d’Opme où il créa l’école des cadres qui devait former des officiers pour l’armée française rénovée.

• 26 Juin 1943 et 25 novembre 1943 : rafles de l’Université de Strasbourg:

Le 26 juin 1943, la cité universitaire Gallia rue de Rabanesse est assiégée parla Feldgendarmerie suite à l’assassinat de deux officiers allemands au domicile du professeur Flandin. 35 arrestations s’en suivent, 26 étudiants sont déportés et 9 meurent en Allemagne.

Le 25 novembre 1943, une véritable opération de police est menée contre l’Université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand. De nombreux étudiants font partie des réseaux de résistance et l’Université représente aux yeux des Allemands : "un foyer d’action subversive tant par ses étudiants…que par ses professeurs." comme l’indiquent G. Lévy et F. Cordet dans A nous Auvergne. Les ordres sont d’arrêter 17 personnes, en majorité des professeurs dont les noms ont été relevés à la suite des actions menées contre le réseau Mithridate et l’ORA, mais également d’appréhender les étudiants d’origine juive et tous les Alsaciens et Lorrains âgés de 18 à 30 ans. Pour mener à bien l’ensemble de cette opération, la Gestapo a demandé l’appui d’une unité de la Luftwaffe placée sous le commandement du colonel Eltsatz.

Pour ne pas attirer l’attention, le convoi doit partir d’Aulnat où stationnaient les aviateurs allemands. Le jeudi 25 novembre 1943, tous les effectifs disponibles de la Gestapo de Clermont-Ferrand et de Vichy pénètrent dans les bâtiments de l’Université. C’est Blumenkampf et Ursula Brandt qui mènent les interrogatoires assistés de 6 spécialistes et du milicien Georges Mathieu. Ce dernier se rend au secrétariat afin de recueillir la liste des adresses des 34 professeurs au cas où certains d’entre eux n’auraient pas eu cours à l’heure de l’arrestation. Toutes les personnes appréhendées sont réunies dans la cour de l’Université. Le professeur Paul Collomp refuse d’obtempérer, il est abattu sur place. Au total près de 800 personnes sont arrêtées et transférées à la prison militaire allemande du 92e. Après plusieurs vérifications, 83 d’entre elles sont maintenues prisonnières. Les femmes sont libérées à l’exception de celles d’origine étrangère, alsacienne-lorraine ou ayant un nom à consonance juive. Les étudiants israélites sont envoyés à Drancy, les étrangers dans des camps d’internement et les Alsaciens-Lorrains à Compiègne d’où 39 sont déportés et 11 meurent dans les camps.

Pour en savoir plus, c'est ICI ou LA.

Maison de Gergovie, 5 Rue Saint-Loup, 63670 La Roche-Blanche

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