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L'incroyable intérieur de l’abbatiale Saint-Austremoine

L'abbatiale Saint-Austremoine possède une particularité : son intérieur est entièrement recouvert d'un décor peint du XIXe siècle. L'intérieur de l'abbatiale est remarquable non seulement par ses peintures mais également par ses chapiteaux historiés retraçant des épisodes du cycle liturgique.

Longtemps décriées car jugées trop violentes, ces peintures, réalisées par Anatole Dauverge, sont aujourd'hui reconnues, protégées et régulièrement restaurées.

Né et mort à Coulomiers (1812–1870), Anatole Dauvergne fut l’élève à Paris de Gérard et Cogniet, et un proche de Viollet-le-Duc. Peintre de paysages, d’intérieurs et de scènes de genre, puis spécialiste en peintures murales, c’est lui qui restaura les fresques de Saint-Michel d’Aiguilhe au Puy-en-Velay. Il devint membre de la Société pour la conservation des Monuments Historiques et publia différents ouvrages.

Les peintures murales de l’abbatiale Saint-Austremoine ont été exécutées entre 1855 et 1860. Cette création doit être replacée dans le contexte des grandes restaurations du XIXe siècle et de la constitution en institution des Monuments Historiques. En 1832, l’abbatiale Saint-Austremoine est classée au titre des monuments historiques ; elle fait alors l’objet d’une vaste campagne de restaurations, confiée à l’architecte clermontois Aimond-Gilbert Mallay. Une fois les travaux terminés, Mallay décrit à la commission des monuments historiques l’intérieur de l’église :

« les murs sont d’un fond sale, les piliers de teinte quasi-noire, les chapiteaux sont gris, les fûts des colonnes bruns et rouges ; restent des traces d’humidité à la voûtes centrale, certaines lézardes n’ont pas été réparées ; l’église est d’une nudité complète ».

Mallay propose alors deux solutions : Soit peindre des ornements sur les colonnes, chapiteaux, embrasures des baies et un fond rouge-brun sur les surfaces planes, soit étendre partout de la peinture couleur de pierre. C’est ainsi que les travaux de décoration sont confiés au peintre Anatole Dauvergne.

Après de nombreuses correspondances avec Mallay, Dauvergne fait plusieurs propositions de décoration. Les deux premiers projets de 1857 sont jugés trop violents par la Commission. Cette dernière, pensant que les peintures anciennes sont encore présentes dans l’abbatiale, demande un débadigeonnage. Dauvergne y procède et confirme l’existence de claveaux colorés ; le voûte est de couleur blanc-cassé avec des fleurs rouges.

En octobre 1858, le projet le plus sobre est adopté. En septembre 1859, les travaux ont bien avancé et Dauvergne donne des détails sur l’origine des motifs qu’il est en train de peindre. Sur les 142 qui ont été retenus, Viollet-le-Duc en a fourni quelques-uns, Dauvergne lui-même en a crée d’autres, mais il s’est aussi inspiré de motifs romans et gothiques d’églises auvergnates.

Quant au chœur, il constitue une représentation fidèle de l’idée que l’on se faisait alors des églises byzantines.

Le chœur est entouré de huit colonnes couronnées de chapiteaux historiés supportant des arcs surhaussés surmontés d'une deuxième série de baies.

Le chapiteau le plus connu est celui de la dernière Cène (deuxième à gauche), reconnaissable à la nappe qui entoure la corbeille du chapiteau.

Le Christ pose sa main sur Saint-Jean assoupi et dans l'angle (à droite) Juda est le seul à ne pas avoir de nimbe.

18 Rue du Mas, 63500 Issoire

Accès libre

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