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La chapelle troglodytique de Jonas

Aux alentours de l’an mil, les grottes à Jonas abritèrent des moines. Ce monastère troglodytique (c’est-à-dire creusé) fut abandonné au XIIe siècle. Le site fut réutilisé aux XIVe et XVe siècles pendant la guerre de Cent Ans, comme manoir et abri temporaire pour les paysans des environs en période de danger.

Jonas et ses environs formaient un fief de chevalier. À partir du XIIIe siècle, les chevaliers qui vivaient dans l’entourage de leurs seigneurs vont s’installer sur les domaines agricoles dont ils étaient bénéficiaires et y établirent des manoirs (maison forte en mesure de résister à un coup de main ou une attaque de brigands).

La chapelle

Dans la partie de la chapelle romane qui s'est affaissée en 1706, on peut reconnaître un autel, qui possède encore son enduit, et une partie de la voûte avec le chapiteau d’une colonne d’angle. Au milieu du mur de façade, il n'y a pas de fenêtre et l'arc est abaissé, c'est là que se dressait l'autel de Saint-Laurent.

La chapelle fut creusée au-dessus de l'oratoire initial du monastère troglodytique à l'origine des Grottes de Jonas. Le pilier rond, le massif de maçonnerie en travers de la salle et le renfort à l’extérieur sont des soutènements ajoutés lors de la restauration de 1958.

C'es dans cette partie (le sanctuaire celtique) que l'on peut voire la partie effondré en 1706: la voûte dessinait un baldaquin au dessus d’un autel.

Elle définissait de la sorte une petite chapelle distincte à l’intérieur de la grande. Elle était probablement réservée au culte de la Vierge de plus en plus populaire en Auvergne au XIIe siècle.

La chapelle dédiée à Saint-Laurent est ornée de magnifiques fresques* médiévales.

Cinq scènes sont peintes sur les thèmes suivants : le reniement de Pierre,

l'artiste a peint l’apôtre Pierre dénoncé par une servante comme comparse de ce Jésus qui venait d’être arrêté. Comme il s’en défendait, à ce moment, un coq se mit à chanter et Pierre se remémora une réflexion de Jésus : « Je sais bien que tu m’auras renié avant que le coq n’ait chanté ».

Jésus recevant la couronne d’épines, le corps de Jésus descendu de la Croix,

la découverte du tombeau vide,

Jésus Sauveur des Hommes aux mains de ses tortionnaires est affublé de la couronne d’épines

et enfin la Vierge trônant avec l’enfant Jésus sur ses genoux. Malheureusement, de nombreux visages ont été profanés !

L'usage chrétien était d'orienter les sanctuaires et de disposer les autels à l'Est, donc côté façade. Au plafond, une grande ouverture et deux petits trous signalent l'existence d'une cavité formant le clocher.

*Le terme vient de l'italien « a fresco » qui signifie « dans le frais ». La fresque est une technique particulière de peinture murale dont la réalisation s'opère sur un enduit appelé intonaco, avant qu'il ne soit sec.

Le fait de peindre sur un enduit qui n'a pas encore séché permet aux pigments de pénétrer dans la masse, et donc aux couleurs de durer plus longtemps qu'une simple peinture en surface sur un substrat. Son exécution nécessite une grande habileté, et se fait très rapidement, entre la pose de l'enduit et son séchage complet. A Jonas, l’artiste n’a utilisé que quelques pigments (substances colorées réduites en poudre) : un ocre rouge, un autre jaune, peut-être un oxyde rouge, du noir (obtenu avec des matières calcinées) et du blanc (de la chaux).

Site Troglodyte de Jonas 63610 Saint Pierre Colamine

Accès payant

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