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Les grottes de Jonas, dix ans après.

Après un passage, il y a dix ans déjà, et de retour en Auvergne, une nouvelle visite du site de Jonas s'imposait!

Originaire de l'éruption du volcan de Jonas, le site s’est formé de plusieurs cônes alignés sur une longue fissure. Toutes les grottes ont été creusées par les hommes, dont les premiers furent les Celtes en 400 av. J.-C. (autel celtique et statue gallo-romaine).

La construction s’est poursuivie jusqu’au Moyen Âge vers le XIIIe siècle.

La falaise fait 500 mètres de long sur 100 m de haut et la partie est était habitée par le seigneur alors que la partie nord était occupée par les villageois et les animaux. Composé d’environ 70 pièces aménagées dans le tuf sur cinq étages, ce village pouvait abriter 600 personnes composées de moines, militaires et paysans.

État des lieux:

Dès le XVIIe siècle, le site est probablement à l’abandon. Les guerres féodales sont finies et les propriétaires de la seigneurie vivent ailleurs. Leurs régisseurs, gros fermiers ou notaires, s’occupent de plusieurs domaines et ne résident pas sur place. Seule la chapelle resta en usage jusqu’à la Révolution. Quelques locaux, les plus élevés et protégés du vent, sont transformés en pigeonniers.

Sans doute, la chaux qui a existé a-t-elle été grattée pour amender les terres agricoles. Enfin, un certain vandalisme est à l’origine de la disparition de bien des parois ou l’existence de dégradations volontaires (trous dans les murs extérieurs).

Le logis du maître ou "château":

Occupé par Dalmas de Jaunac, chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, seigneur du lieu. Par précaution, la porte d’entrée était surélevée pour être moins facile à enfoncer. Dans un premier temps le logis, entièrement creusé, se limitait à la partie centrée sur la porte puis, seconde précaution, les locaux d’habitation étaient situés très en hauteur, au sommet d’un haut escalier à vis. Dans un second temps fut ajoutée une tour, mi-creusée mi-bâtie (aujourd’hui détruite). À l’étage principal (celui de la porte d’entrée) on trouvait la salle où le maître recevait, la chambre de séjour et les latrines.

En dessous se trouvaient les cuisines et les loges pour les domestiques.

Le four :

Au Moyen Âge, ce four seigneurial était communautaire mais payant. On cuisait des tourtes de pain pour 10 ou 15 jours. On commençait par chauffer le four en brûlant des fagots de branchages et des bûches minces, pendant deux heures, porte ouverte. La combustion achevée, les cendres étaient raclées et entreposées dans le trou sous le four et servaient notamment pour la lessive. Les tourteaux de pâte étaient alors enfournés pour cuire une heure porte close dans la chaleur restituée par les parois du four.

La chambre

À l’origine, la pièce disposait d’une cheminée et servait de pièce à vivre et chambre de séjour. Après que fut construite la tour, le fond de la cheminée fut creusé pour aménager un poste de défense afin de pouvoir surveiller l’entrée du site. Sans feu, la pièce ne servira plus que de chambre. Dans un habitat troglodytique, l’inconvénient majeur est la condensation sur les parois au printemps. Deux bouches d’aération haute assuraient la ventilation la nuit quand les volets étaient fermés.

Le grenier:

Il est voûté car il n’était pas nécessaire de redresser les parois car il n’y avait pas de mobilier à placer. Il est complété par une cave éclairée par un soupirail et fermé par une trappe. (la visite du grenier est maintenant interdite pour des raisons évidentes de sécurité).

La bretèche:

Ce local sans profondeur était destiné à l’aménagement d’une bretèche : à savoir cet appentis en surplomb juste au-dessus du perron. L’entrée était un point faible en cas d’attaque, parce que la porte était en bois donc facile à défoncer et à brûler. On pouvait interdire l’approche par des tirs plongeants de flèches ou des lâchers de pierres (qu’on stockait en permanence dans la pièce). Après que ce local fut passé d’usage (à partir du XIIe siècle) la pièce fut aménagée en pigeonnier. Des nids (boulins) furent creusés dans la paroi car l’intérêt essentiel de l'élevage des pigeons résidait dans l’engrais très actif que cela produisait. La fiente (colombine) produit par un couple et ses petits permettait d’amender un demi-hectare de terre.

Le mouroir:

Cette pièce, pour des raisons d’hygiène, est isolée du reste du village.

Les murs sont blancs, car recouverts de chaux (matière) pour sa propriété antiseptique, déjà connue au Moyen Âge. Ce n’était pas un hôpital car à cette époque on ne savait pas encore soigner les malades. (la visite du mouroir est maintenant interdite pour des raisons évidentes de sécurité).

Les grottes de Jonas sont incontournables !

Depuis dix ans, ce qui a changé, si ce n'est la sécurité, c'est un nouveau décor animalier qui permet de connaître la vie animale, domestique ou sauvage, que les habitants du village côtoyaient au quotidien.

Bon je dois l'avouer, ce n'est pas du plus bel effet. Mais il parait que pour les enfants, la visite est beaucoup plus attrayante...

Site Troglodyte de Jonas 63610 Saint Pierre Colamine

Accès payant

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