L'église de Saint-Nectaire, joyau de l'Art Roman d'Auvergne
- Alain Foucaut
- 7 sept. 2017
- 2 min de lecture
Perché sur le Mont Cornadore, l'Eglise de Saint-Nectaire, dernièrement rénovée fait partie des 5 édifices majeurs de l'art roman auvergnat avec ses trésors et ses chapiteaux...

Eglise du XIIe siècle, joyau de l'art roman auvergnat, elle se dresse majestueusement sur le Mont Cornadore.
L'église de Saint-Nectaire fut commencée vers 1080 et a été édifiée principalement entre 1146 et 1178. Elle est dédiée à saint Nectaire, évangélisateur de l'Auvergne qui mourut au IIIe siècle.

Célébrée surtout pour son trésor et ses 103 chapiteaux (dont certains comportent encore des décors polychromes) en particulier ceux du chœur, formant l'un des ensembles les plus remarquables de la sculpture romane.

Durant prés de 10 ans, l'église a fait l'objet d'une restauration complète (extérieure et intérieure) qui met d'autant plus en valeur son architecture et ses décors.

2007 à 2017, de l'ombre à la lumière !

Elle a énormément changé depuis notre dernière visite, il y a déjà dix ans!

Le trésor : buste de Saint Baudime, vierge en Majesté Notre Dame du Mont Cornadore, les Plats de reliure, le bras reliquaire de Saint Nectaire sont visibles dans l'église.

Elle est construite en trachyte des monts Dore (roche volcanique, rude au toucher). La couleur sombre de l'ensemble, due au matériau, est rehaussée par la touche orangée des lichens.
Côté sud, un petit cadran soleil.

La façade Ouest, assez pauvre, est ornée d'une simple porte en plein cintre surmontée, de part et d'autre, de deux tours de section carrée. A l'opposé le chevet est, au contraire, d'une superbe ordonnance. La tour-lanterne qui le surplombe a été reconstruite, au siècle dernier, sur le modèle de celle de l'église de Saint-Saturnin.

La décoration de ce chevet, bien que relativement sobre, est élégante et racée : croix maltées au sommet des pignons (souvent rencontrées en Auvergne), cordon de billettes contournant les absidioles, mosaïque de rosaces sur l'abside, arcatures aveugles à colonnettes, petits murs-pignons sur lesquels s'appuient les toits des chapelles, modillons à copeaux sous l'entablement.

Comme à Saint-Saturnin, on retrouve la même belle ordonnance des façades latérales : de grandes arcades allégeant le mur au rez-de chaussée, une série d'arcatures aveugles séparées par des piliers plats et pourvues de colonnettes à base et à chapiteaux, à l'étage des tribunes. L'alternance de pierres claires et de pierres sombres agrémente ces façades latérales d'un bel effet de polychromie.

Lorsqu'on pénètre à l'intérieur, on est frappé par l'harmonieuse unité de style. Dès l'entrée, le plus élégant des narthex d'Auvergne est surmonté d'une robuste tribune ornée d'une arcature à trois baies.

La nef est composée de quatre travées séparées des bas-côtés par des colonnes. Elle est voûtée en plein cintre, sans doubleau. A la croisée du transept, la coupole est soutenue par de vastes piliers et des arcs-diaphragmes.

Au fond des croisillons on retrouve le triplet caractéristique des églises romanes d'Auvergne: un arc mitré entre deux arcs en plein cintre.

Le choeur, entouré d'un déambulatoire sur lequel s'ouvrent trois chapelles rayonnantes, est orné de six élégantes colonnes portant une admirable série de chapiteaux.

Les fouilles archéologiques (2006-2008). Découverte d'une grande dalle en arkose (grès des coteaux de Limagne), une précieuse inscription la recouvre: "HIC REQUIESCIT S(an)C(tu)S H"- "Ici repose saint H..."


1 Rue du Cornadore, 63710 Saint-Nectaire
Accès libre