Église Saint-Jean-du-Baly
- Alain Foucaut
- 1 juil. 2017
- 3 min de lecture
L'église Saint-Jean du Baly (XVI-XVII-XIXème siècle) est surnommée Notre-Dame jusqu'en 1625 environ.
Cette église a remplacé la chapelle dépendant du château de Lannion et dédiée à saint Eloi. A l’origine l’église était dédiée à Notre-Dame ; en 1839, elle fut placée sous le vocable de Saint-Jean auquel on ajouta ‘du Baly’, en référence à la promenade du Baly aménagée à l’emplacement des anciennes murailles de la ville (le verbe se promener se traduit en breton par bale).
Dans l’enclos paroissial, on remarquera un beau calvaire qui fut réalisé par Yves Hernot pour l’exposition universelle de 1867. Il a la particularité d'avoir été sculpté dans un seul bloc, pour la croix autant que pour le fut, ses douze colonnettes et sa banderole.

L'église est agrandie à la fin du XVIème siècle, puis au cours du XVIIème siècle, par l'adjonction d'une petite sacristie au Sud-Est. Si l'église primitive n'avait qu'une nef et deux bas-côtés, elle est dès 1680-1690, augmentée latéralement par des chapelles. L'un des piliers de la nef porte la date de 1511. Sa tour, de plan carré, plus homogène, commencée en 1519 est achevée en 1548. En 1643, il fut décidé d’élever une flèche de bois, recouverte d’ardoises et coiffée de plomb, au sommet de l’imposante tour.

Toutefois, l’une des poutres de la charpente se rompit et la flèche pencha dangereusement. En 1760, le duc d’Aiguillon, commandant de la province, ordonna sa démolition. La flèche de granit prévue pour la remplacer ne fut jamais construite, faute de moyens. Durant la seconde guerre mondiale, les allemands hissèrent au sommet de la tour une croix gammée. A la libération, les lannionais s’empressèrent de remplacer ce symbole de l’occupant par le drapeau français.

Longtemps l’église possédait un jubé, aujourd’hui disparu. On y accédait par l’escalier de la colonne creuse.

"Le but est de refaire la charpente qui s'effondrait, résume Marie-Suzanne de Pontbaud, architecte des Monuments Historiques. Elle avait été étayée par mon prédécesseur. La voûte en plâtre avait été supprimée.
Il s'agit donc de restaurer la charpente, de rénover la couverture avec les ardoises récupérées. Nous en profitons pour refaire la voûte lambrissée d'origine, dont on a trouvé les restes."

Sculptures neuves
Comme lors de la construction de l'édifice au XVIe siècle, les différents corps de métiers se mélangent sur le chantier. A l'oeuvre des charpentiers s'ajoute celle du sculpteur et du peintre.
Corniches, monstres des entraits [grosses poutres horizontales qui relient la voûte] culots (au centre de la voûte), "toutes les sculptures de l'église sont refaites à neuf.

Nous exécutons la recherche, le dessin jusqu'à la réalisation finale", indique Thierry Laudren, sculpteur rennais.
"Les corniches d'origine, comme les sablières ont été enlevées et cédées à l'église de Loguivy-Plougras en 1902, raconte Maximilien Philomenko, collaborateur de l'architecte en chef. Cela est sans doute lié à la reconstruction du choeur à la même époque, où l'abside en arrondi a été remplacée par un chevet plat."
S'inspirer pour créer ...

"Nous nous sommes inspiré des corniches de Loguivy, mais ce n'est pas une copie, signale Thierry Laudren. Il s'agit de retrouver l'esprit de l'époque... tout en respectant les délais de réalisation. Qui étaient un peu courts.
Car la sculpture n'est pas un métier qui se mécanise, tout est fait à la main".

L'idée maîtresse est de "garder une unité dans l'ensemble du décor". Celui-ci est rythmé par les ondulations des rubans, composé de végétaux, d'animaux, avec peu de scènes de religion pures. Plus une touche de fantastique avec les têtes de dragons à l'extrémité des entraits.
Rue de l'Église, 22300 Lannion
Accès libre