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Le cloître de la cathédrale de Tréguier

  • Alain Foucaut
  • 25 juin 2017
  • 3 min de lecture

Le cloître de la cathédrale (1450-1468), restauré en 1507. En sortant de la cathédrale par la porte Saint-Jean près de la sacristie, on pénètre dans le cloître situé au nord de la basilique entre le transept et le choeur.

D'après les comptes de la fabrique et du chapitre, ce cloître aurait été construit en 1461 et béni en 1468 par l'évêque de Synople de passage à Tréguier.

C'est le plus complet de ceux subsistant en Bretagne.

Il comprend quarante-huit arcades de style flamboyant extrêmement légères construites en pierres de Pluzunet et de l'Ile-Grande. De distance en distance, en l'absence de tirants dans les fermes, des contreforts annulent la poussée de la toiture.

Des combles primitifs, exécutés par Yvon Cogan de 1462 à 1468 et couverts par Pierre Nicholay, il ne subsiste d'ailleurs que quelques portions dans la partie adjacente à l'ancien évêché.

Dans le cloître ont été transportées également, depuis plusieurs années, des pierres tombales, jadis au Musée de Saint-Brieuc et provenant des abbatiales détruites de Beaulieu, Bégard, Bonrepos ainsi que de la chapelle Saint-Pierre de Matignon.

A l'origine, il n'y avait pas de gisants dans le cloître.

Ces gisants qui se trouvaient primitivement dans la cathédrale, furent déposés dans le cloître au XIXème siècle.

Il semble que ces gisants ne sont pas tous d'origine trécorroise.

Au-dessus de la porte qui donne sur la place, se trouvent les armoiries des trois Evêques qui ont fait construire le cloître : Christophe du Chatel, Jean de Ploeuc et Jean de Coëtquis.

Ici ce n’est pas un cloître de monastère, le monde de la clôture ; nous sommes dans un cloître de cathédrale : un des rares en France qui ait subsisté, le seul en Bretagne (remis en état en 1910 par les Monuments Historiques).

Le cloître témoin de l’histoire du début du XXème siècle:

Il n’y avait pas, à l’origine de symbole religieux dans ce cloître ; on y remarque depuis 1938, au centre le Calvaire de Keralio.

L’histoire est connue : Ernest Renan, l’écrivain , le philosophe Trécorrois , professeur d’hébreu au Collège de France , chargé de mission en Phénicie , a fortement choqué le monde catholique par sa Vie de Jésus . Il souhaita être inhumé au milieu de ce cloître (fin XIX ème) ; les autorités religieuses de l’époque effarées par cette possibilité se dépêchèrent d’y installer une statue de St Yves comptant que jamais on ne déménagerait la statue du saint pour y mettre le renégat Renan ; l’histoire leur a donné raison , deux statues de St Yves se sont succédées dans ce cloître avant d’être remplacées par le calvaire de Keralio.

« C’était le temps où les catholiques se considéraient comme assiégés et agressés en permanence par la République et où les « laïques » voyaient dans l’Eglise l’ennemi à abattre » (Abbé Talbot). La suite est connue : quelques années avant la séparation des Eglises et de l’Etat (1905), les Bleus républicains érigèrent une statue à Renan devant la cathédrale (13 septembre 1903 inauguré par Emile Combe) et l’année suivante les catholiques (19 mai 1904) lavaient l’affront en inaugurant sur les quais le calvaire de la Réparation ! (écrit sur ce calvaire en 3 langues : Français , latin et Breton, «En vérité cet homme était vraiment , Fils de Dieu _ Vere,hic homo Filius erat-_En gwirione, an den-man a oa Mad Doué")

C’est le seul « groupe cathédral » en Bretagne qui ait survécu : Palais épiscopal + cloître + cimetière + cathédrale…Il n’en existe plus que quelques uns en France. Tréguier possède donc ce trésor patrimonial très rare.

1 Place du Général Leclerc, 22220 Tréguier

Accès payant

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