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Le nouveau tombeau de saint Yves

Yves, le Patron des Avocats:

Les Barreaux de France et de l’étranger ont élu Saint Yves pour Patron, parce qu’il lui arrivait souvent de quitter son siège de Magistrat pour se faire l’avocat bénévole et ô combien éloquent des malheureux : conduite qui nous paraît aujourd’hui singulière, mais conforme à la législation du temps. Yves prenait en mains, sans en être requis, la cause des faibles et des affligés : veuves, orphelins, indigents formaient sa clientèle.

Et il consacrait sa compétence exceptionnelle, son cœur et ses deniers à faire triompher leur bon droit contre toutes les puissances du temps. Même de son vivant, son renom de science et d’éloquence et surtout d’incomparable générosité a largement débordé les frontières de la Bretagne

Le culte de Saint Yves:

Sa mort le 19 mai 1303 élargira merveilleusement son crédit : les clients affluent à son tombeau et les miracles se multiplient : « Après St Martin, écrira dom Guéranger, il est le plus fécond thaumaturge de France ». En 1347, après une enquête dont nous conservons les documents originaux, il est inscrit au Catalogue officiel des Saints… Et son culte se répand avec une incroyable rapidité. En France, en Italie, aux Pays-Bas, Outre-Rhin, Saint Yves est le patron immédiat des universités, des jurisconsultes, des clercs.

Ne signalait–on pas naguère sa statue à Nuremberg, au fronton de la Tour Internationale de Justice ?

Même le Canada et les Etats–Unis se réclament du céleste patronage : en 1936, des avocats américains ont été jusqu’à offrir à la Basilique trécoroise, sous la forme d’une verrière, un somptueux ex–voto…

Yann Toularastel, passionné de patrimoine, a retrouvé dans ses archives, un livret édité en 1884, titré « Vie de saint Yves », du docteur Bonnefoy, tiré d'un manuscrit sur vélin du XIVe siècle. Ce document retrace l'histoire du « Tombeau de saint Yves ».

L'auteur rappelle l'origine de la construction du « splendide mausolée, résultat du voeu fait par le Duc Jean V durant sa captivité, amenée par la trahison des Penthièvre.

Il avait promis à saint Yves de lui donner son pesant d'argent pour accomplir ce voeu, dès sa délivrance survenue en 1424. » Ainsi fut construite cette chapelle qui devait contenir les reliques du Saint.

Le cercueil aurait été jeté dans le Guindy !

Ce tombeau est resté intact jusqu'en 1793, quand le tristement célèbre « bataillon révolutionnaire d'Etampes », saccagea et détruisit le mausolée, ainsi que tous les objets d'art sacré. Mais seuls l'or et l'argent les intéressaient.

Fort heureusement, les reliques de saint Yves avaient préalablement été cachées dans un caveau de la cathédrale. Les vandales jetèrent à la mer les débris arrachés.

Dont « le cercueil en pierre blanche fine et polie comme du marbre. Sur les faces, on avait sculpté les victoires de Jean IV le Conquérant. Sur le cercueil, la statue du Saint dormait, couchée. Le tout couronné d'un dôme de la même pierre blanche d'une exquise architecture, porté par de sveltes et élégantes colonnettes. » L'authenticité de ces reliques fut constatée le 28 avril 1801, par l'abbé de Saint-Priest, vicaire général du diocèse.

Le chef de saint Yves, bien conservé, est depuis exposé à la vénération des fidèles, et le dimanche, lors de la procession du grand pardon.

Le nouveau tombeau de saint Yves est achevé en 1889 comme le rappelle une plaque commémorative.

Il est entouré de nombreux ex-votos, en particulier des bâteaux, témoignages de gratitude de marins.

On remarque plus particulièrement une plaque hommage au pilote Yves du Manoir.

1 Place du Général Leclerc, 22220 Tréguier

Accès libre

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