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L'église Saint-Yves, Minihy-Tréguier

  • Alain Foucaut
  • 12 juin 2017
  • 3 min de lecture

Minihy signifie littéralement « terre des moines voisine du monastère ». Le mot breton « minihy » correspond au français « refuge religieux ». L'origine de Minihy-Tréguier est à mettre en relation avec le minihy (lieu d'asile) du monastère de Tréguier.

Minihy-Tréguier est un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Ploulandréguer. Le " minihy " de saint Tugdual ou fief de l'évêque de Tréguier possédait jadis des franchises protégées sous peine d'excommunication par les statues synodaux des évêques de Tréguier en 1334 et en 1371 (Lobineau, Pr., 1607-1608). Le statut du "minihy" de Tréguier est remis en cause en 1430 par le pape Martin V, qui prétend que le minihy de Tréguier abrite des criminels, et demande au duc de l'abroger ou de le réduire à la seule ville de Tréguier.

Durant la Révolution, la paroisse de Minihy-Tréguier dépendait du doyenné de Tréguier. Commune depuis 1790, Le Minihy-Tréguier a cédé en 1836 (ordonnance du 15 février 1836) à la commune de Tréguier les Buttes, le faubourg de Kerfant et la chapelle Saint-Michel. Jadis, desservie par la cathédrale, la paroisse du Minihy-Tréguier ne possédait pas d'église paroissiale et ce n'est qu'en l'an XII (après le Concordat) que l'ancienne chapelle Saint-Yves devient église paroissiale. On rencontre les appellations suivantes : Minihium beati Tudguali confessoris (en 1293, en 1371, en 1374), Minihium seu asylum beati Tugduali (en 1334), Le Minihy de Trecoria (en 1430), Mynezehy de Treguier (en 1437), Le Minihy Plouelantreguier (en 1656), Minihy proche Tréguier (en 1715), Minihy en Tréguier (en 1738), Le Minihy Tréguier (en 1788). On trouve l'appellation Ploulantréguier dans un extrait d'aveu de 1655. C'est, semble-t-il, le nom de Minihy-Tréguier avant que le lieu devienne un "minihy" du temps de Saint-Yves.

l'église Saint-Yves, ancienne chapelle dont la voûte fut achevée en 1418. Il s'agit de l'ancienne chapelle de Kermartin fondée en 1293 par saint Yves (suite à la mort de sa mère en 1290), réédifiée au XVème siècle (vers 1460), et qui devient église paroissiale en l'an XII (en 1801). L'édifice est composé d'une seule nef, sans aile ni chapelle latérale. L'église est restaurée au XIXème siècle. La façade ouest fut reconstruite de façon assez lourde de 1819 à 1824 ; et, en 1821, Jacques le Guen, tailleur de pierres, refaisait la partie adjacente de la longère nord. En 1823, l’on démolit, au cours de ces travaux, une petite chapelle du cimetière renfermant le cénotaphe de saint Yves, qui menaçait ruines et qui masquait un peu l’église. En 1889, une partie de la corniche et la balustrade qui la surmonte, ainsi que le couronnement des contreforts furent refaits. L’édifice a été classé le 8 août 1923 en raison de ses beaux fenestrages et de son porche nord remarquable.

Elle est consacrée le 15 mai 1947. Elle est de plan rectangulaire, et compte cinq travées voûtées sur croisées d'ogives. Le chevet plat est ajouré d'une grande baie divisée par des meneaux et surmontée d'une rose. Un portail s'ouvre au midi dans la troisième travée sous un arc qui date du XIVème siècle. Les parties les plus anciennes datent de la fin du XIVème siècle et du début du XVème siècle. Les archives de la cathédrale de Tréguier indiquent qu’en 1418 fut achevée la voûte de Saint-Yves de Kermartin, laquelle contenait cent toises et que fut payé l’artisan Alain Menou à raison de 40 sous la toise ; qu’elle fut construite par les soins de messire Yves Lavec, gouverneur sous Messieurs du Chapitre. Autrefois, l'église était partagée en deux par une belle grille en bois de chêne, retirée en 1819. La chaire est du XVIIème siècle. Près de la chaire se trouve un grand tableau (1659, oeuvre du peintre Alix Charles), où le testament de saint Yves, daté de 1297, est écrit en entier. Yves de Kermartin consacra à perpétuité la chapellenie qu'il avait fondée dès 1293 sur le domaine paternel et qui comprenait la chapelle où il célébrait la messe quand il séjournait à Kermartin.

C'est sur l'emplacement de cette chapelle que fut construite en 1480 et agrandie en 1816 l'église actuelle de Minihy-Tréguier. La pierre d'autel, en kersantite, date de 1860 (sur le montant de l'autel, sont sculptés des anges portant les écussons de la famille Héloury). On y conserve une bannière datée de la fin du XVIIème siècle et un missel de saint Yves qui paraît dater au plus du XIVème siècle.

La galerie à prêcher date de 1860. L'église abrite les statues de saint Yves entre le riche et le pauvre (XVème siècle), Notre-Dame de Kermartin, oeuvre du sculpteur Bonniec de Kerbors (XV-XVIème siècle et la polychromie est refaite en 1659), la Vierge (XV-XVIème siècle, et provient de l'église Notre-Dame de Coat-Colvézou à Tréguier). Le jubé, qui séparait l’église en deux, fut enlevé au cours des travaux de 1819.

Rue du Bourg, 22220 Minihy-Tréguier

Accès libre

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