La collégiale Saint-Pierre de Tonquédec
- Alain Foucaut
- 9 juin 2017
- 2 min de lecture
A l'origine, église seigneuriale dépendant de l'évêché de Tréguier, elle fut érigée en Collégiale le 17 août 1447 par Jean de Ploeuc, évêque de Tréguier.

Elle fut dès lors desservie par un prévôt (doyen) assisté de 4 ou 6 chanoines formant le chapitre. Il en fut ainsi jusqu’à la Révolution. Puis elle devint église succursale, par décret du 1er frimaire de l'an XII, sous le Consulat.

L'église dépendait à l'origine de la maison de Coëtmen, seigneurs du château fort de Tonquédec. Leurs armoiries sont gravées sur un pilier extérieur, près du vitrail.

Les 9 annelets d'argent (monnaie de Byzance) témoignent de la participation des Coëtmen aux croisades. Ils sont aussi représentés sur la verrière du XVème siècle.

Sous le choeur, repose Jean II de Coëtmen et son épouse.
La collégiale Saint-Pierre s’impose d’abord par la surface de son versant Sud de couverture d’un seul tenant puis par sa longue façade basse rythmée par les baies passantes à frontons et les contreforts.

Les façades Nord et Sud sont identiques avec leurs séries de frontons sculptés à crossettes, crochets et fleurons. Au Sud-Est, la sacristie rompt la continuité de l’ensemble. La tour du clocher est flanquée au Nord et au Sud de tourelles à dômes en granit puis encadrée à sa base de deux chapelles à pans coupés.

Le chevet plat, également symétrique, est largement ouvert par la verrière du XVème. Les contreforts sont surmontés de pinacles à fleurons. Avec les éléments gothiques du XVème siècle intégrés dans le style néo-gothique, la nef et ses bas-côtés constituent un vaisseau unique imposant d’apparence homogène par la qualité de son appareillage de pierre de taille et tous les éléments sculptés et moulurés en granit.

Le clocher et les deux chapelles Ouest se distinguent de l’ensemble par leur composition plus classique. La tour de 1773 est surmontée en 1847 de trois niveaux décroissants : deux chambres de cloches jumelées à fronton triangulaire, une chambre de cloche à fronton cintré et un clocheton avec flèche.
De l’édifice du XVème subsistent les deux portes Nord et Sud et la maîtresse vitre du chevet.

L’église est agrandie en 1835 et le clocher est construit. En 1847, la foudre détruit le clocher qui est reconstruit. En 1895, le toit est rehaussé et des modifications majeures sont apportées. Au XIXème siècle, la vétusté de l’église rendit nécessaire d’importants travaux ; la tour centrale de l’édifice disparut ainsi qu’un portail comportant douze niches.

La verrière comporte 16 vitraux dont certains relatent des scènes de la Passion et d’autres célèbrent la gloire de Roland IV et Jean II de Coëtmen.

De nombreuses et belles statues en bois polychrome ornent l'intérieur derrière l'autel ; celles de saint Pierre et de saint Yves (XVIIème siècle) ;

devant le chœur, deux statues anciennes de la Vierge (Notre-Dame de Kerivoalan à droite du choeur et Notre-Dame de Kermeur dans le choeur) : celle du côté de l'épître (XVème siècle) est remarquable …

Un enclos paroissial entoure l’église ; les murs de cet enclos sont construits avec des pierres identiques à celles du château féodal de Tonquédec.

EGLISE SAINT PIERRE, Place de l'église, 22140 TONQUEDEC
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