Collégiale Notre-Dame et Saint-Loup

La collégiale occupe un emplacement proche du confluent entre la Seine et l'Yonne, dans le nord-est de la commune de Montereau-Fault-Yonne.

L'église a été commencée à la fin du XIIe siècle, sous le règne de Philippe-Auguste. La tour nord « le clocher » s'élève progressivement du XIIe au XIVe siècle,

la nef est du XIIIe siècle,

le bas-côté nord du XIVe et le bas-côté sud du XVIe.

Du XVIe siècle datent les parties hautes de la nef, le petit portail de la tour nord, la tourelle d'escalier de la tour sud et le grand portail.

La collégiale Notre-Dame-et-Saint-Loup à Montereau-Fault-Yonne est bâtie pour être le lieu de culte du chapitre de neuf chanoines fondé en 1195 par l'archevêque de Sens, Michel de Corbeil. La collégiale a été dédicacée à la Vierge le 31 juillet 1395.

Jusqu'au XVIIIe siècle, la collégiale resta propriété du chapitre Notre­-Dame. Une de ses chapelles, dédiée à saint Loup, servait de paroisse aux habitants de Montereau, qui jouissaient également d'une sacristie et d'une entrée particulière dont on distingue encore la petite porte sur la rue Jean Jaurès.

Un retable flamboyant de 1520 dans la 4ème chapelle latérale gauche, offert par Louis II de Poisieux, seigneur de Marolles.

Derrière le retable, dans la chapelle Saint-Louis, on peut observer un petit cadran solaire. Le soleil passait par un vitrail.

C'était souvent l'un des chanoines de la collégiale qui officiait comme curé de cette paroisse, dont le vocable honorait la mémoire de saint Loup (573-623), évêque de Sens et petit-fils de Clovis, connu pour son courage et sa modestie, victime de calomnies et même exilé dans la Somme qu'il évangélisa. La légen­de veut qu'à son retour à Sens, la grosse cloche de la cathédrale ait sonné spontanément pour l'accueillir.

la belle clef pendante Renaissance de la 3ème chapelle latérale droite

Le 1er juin 1772, le chapitre Notre-Dame fut supprimé par ordonnance de Paul d'Albert de Luynes, archevêque de Sens, et la collégiale devenue église paroissiale prit le double vocable de Notre-Dame et Saint-Loup pour en perpétuer le souvenir. Plusieurs événements la marquèrent tout au long des siècles :

La France est alors plongée dans la guerre de cent ans et déchirée entre les Bourguignons, alliés aux Anglais, et les Armagnacs. En 1419, à la demande du dauphin (le futur Charles VII, qui ne sera couronné, grâce à Jeanne d'Arc que dix ans plus tard), une entrevue est organisée entre les différents clans à Montereau Fault Yonne, un territoire à la jonction des différentes zones d'influence. Jean sans peur est le chef du clan bourguignon. C'est donc lui qui doit rencontrer le dauphin.

Mais certains Armagnacs sont peu favorables à un rapprochement et le duc est tué sur le pont de la ville.

Jean sans Peur et son serviteur Archambaud de Foix sont provisoirement enterrés dans l'église. De ce ténébreux épisode, une épée est ramassée. Très vite, la légende l’attribuant à Jean Sans Peur se propage...

Marie Leczinska s'y arrêta le temps d'une messe en 1725, quelques jours avant son mariage avec Louis XV à Fontainebleau. Les guerres de Reli­gion, la Révolution, la campagne napoléonienne de 1814, les bombardements de 1940 la mutilèrent tour à tour.

Les nombreux travaux entrepris depuis 1995 ont permis de restaurer la Tour Nord de la Collégiale ainsi que de concevoir une nouvelle rosace. La splendeur retrouvée de ses portails occidentaux a valu à la Ville le "ruban du patrimoine" décerné en 2011 lors du 50ème Congrès des Maires. Malheureusement, il y a encore du travail !

1 Rue Jean Jaurès, 77130 Montereau-Fault-Yonne

Accès libre