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La dalle gravée du Closeau

A la sortie de Nanteau-sur-Essonne, entre la route et l'abri de carriers, se trouve la fameuse dalle gravée.

La découverte par Michel Rey d’une gravure de hache à crosse, haute d’environ 90 cm, sur la face verticale Sud-Est d’un rocher du Closeau

et d’une gravure de visage humain sur la face Est du menhir du Paly par Duncan Caldwell , a fait supposer que le rocher du Closeau avait pu remplir une fonction de statue-menhir; en ce cas, il était envisageable de trouver une représentation de visage vers son sommet. Il a été vérifié le 13 avril 2013 que cette représentation existe bel et bien.

Réalisée en bas relief, elle permet :

• de confirmer (si besoin était) que la gravure de hache à crosse présente sur le même rocher est bien néolithique ou chalcolithique ;

• d’établir des parallèles avec certains groupes de monuments porteurs de séries iconographiques comprenant des visages avec des caractéristiques similaires.

Les exemples les plus proches de visages préhistoriques régionaux sont :

• trois exemplaires sur la dalle gravée de Rouville (Malesherbes, Loiret)

• les deux exemplaires piquetés de la dalle de l’Ouche de Beauce de Maisse (Essonne), qui fera l'objet d'un prochain post.

• le visage piqueté de la face est du menhir du Paly

• la représentation féminine (avec seins et colliers) de l’allée couverte dite du Trou aux Anglais (Aubergenville, Yvelines, reconstituée dans les douves du château de Saint-Germain-en-Laye), dont le nez et les sourcils sont figurés par un « T » en relief.

Et le rocher gravé de la vallée aux noirs, découvert encore plus récemment!

la combinaison d’un visage « en T » et d’une hache à crosse suggère pour l’iconographie de Closeau 12 une réalisation plus vieille d’un millénaire au moins que celle des statues-menhirs de Suisse et du Sud de la France.

La hache gravée sur la moitié inférieure du bloc semble, nous l’avons vu, correspondre à un type présent en contexte funéraire Villeneuve-Saint-Germain. Les visages en T emplumés de la stèle trouvée en réemploi dans le monument de l’Ouche de Beauce sont considérés par J. Tarrête comme liées au Néolithique moyen de la France de l’Ouest. Et des gravures de haches à crosse sont présentes sur nombre de monuments d’Eure-et-Loir et de Bretagne bien datés du Néolithique ancien et moyen. Par conséquent, nous pensons que l’iconographie de Closeau 12 n’est pas originaire du Languedoc, mais plutôt de Bretagne et des Îles Anglo-Normandes, ou même du Bassin Parisien.

En effet, la ressemblance entre la hache gravée sur bloc et les haches alpines du type Bégude, dont les néolithiques de la région ont produit des imitations au début du Ve millénaire, suggère que le bloc orné du Closeau pourrait constituer l’un des plus anciens monuments à visage en T connus. Si une position aussi haute se confirmait, il deviendrait possible de penser que ce type d’iconographie et le mégalithisme sur lequel elle s’appuie ont pu apparaître en Île-de-France plutôt qu’en Bretagne. La combinaison entre un motif habituellement rapporté au Néolithique ancien et moyen (la hache à crosse) et un visage en T dont des exemplaires existent depuis le Néolithique ancien jusqu’au Chalcolithique donne au Massif de Fontainebleau un statut potentiel de zone de transition et de passage pour des courants culturels de différents lieux et périodes.

Pour tout savoir, je vous recommande vivement la lecture de "LE VISAGE GRAVÉ DU CLOSEAU 12 ET SES IMPLICATIONS par DUNCAN CALDWELL"

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