top of page

Le Gaulois de barbizon


Le monument aux morts du village inauguré en 1920 est réalisé, grâce à une souscription franco-américaine, par le statuaire Ernest Révillon, qui possède un atelier au 11, rue Charles-Jacque. Il représente un Gaulois coiffé d'un casque ailé et arborant un masque volontaire orné de moustaches tombantes. Il est érigé sur un piédestal composé de rochers de la forêt de Fontainebleau.

HONNEUR AUX HEROS DE 1914-1918 DIGNES FILS DES GAULOIS

Alors, pourquoi un gaulois sur un monument aux morts?

Brennus tire son nom du celte « brenn », le chef ; à la tête d’une petite troupe aguerrie, il a traversé les Alpes et pris Rome en 390 avant Jésus-Christ. Recevant le butin de 1 000 livres d’or, il aurait prononcé le fameux « Vae victis » : malheur aux vaincus ! Après les incursions républicaine (1796-1797) et impériale (1849) en Italie et la défaite face à la Prusse (1870), cet épisode vient rappeler l’ancienneté de la valeur militaire des Français. En revanche, si Brennus, figure de conquérant, a longtemps été préféré à Vercingétorix, le vaincu glorieux, ce n’est plus le cas en cette fin de XIXe siècle. Mais la France connaît aussi une forte poussée de sentiment patriotique due au double conflit avec l’Allemagne : on oppose désormais systématiquement les Germains aux Gaulois, sans que les savants parviennent à bien situer dans le récit national ce peuple celte écrasé par le poids de la culture gréco-romaine, acteur d’un âge du fer souvent confondu avec les âges de la préhistoire tardive.

Deux symboles: Le gaulois et le coq...

L'utilisation politique faisant du coq gaulois un emblème ethnique ou géographique est une invention tardive d'érudits de la Renaissance (Paul Émile, Jean Lemaire) qui diffusent cette expression, pensant à tort que cet animal était l'emblème de la Gaule indépendante, avant la conquête romaine, et par là le plus ancien emblème français. En réalité, cette expression apparaît chez les poètes romains qui créent un jeu de mot basé sur l'homophonie gallus, « le coq » et gallus, « le Gaulois » habitant la Gallia, la Gaule. Le coq est à cette époque un attribut de plusieurs dieux romains (Jupiter, Mars, Apollon et surtout Mercure, la plupart des images de coq ou des objets en forme de coq que les archéologues ont mis au jour étant des coqs votifs, offerts dans toute la Gaule romaine) dont les qualités de bravoure, de vigueur sexuelle et de vigilance sont louées. Suétone ou Jules César reprennent ce calembour, créant une association flatteuse des Gaulois avec l'animal.

Rue Théodore Rousseau, Barbizon

Accès libre

Mots-clés :

articles recents: 
recherche par TAGS: 
bottom of page