La façade de la cathédrale de Chartres et le magnifique portail royale.
- Alain Foucaut
- 27 janv. 2017
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Le dernier édifice avait été érigé entre 1020 et 1037, à l'initiative de l'évêque Fulbert. Un incendie, en 1134, détruit des bâtiments proche de la cathédrale mais épargne cette dernière. On décide alors de profiter de l'espace dégagé pour procéder à des transformations. On élève alors la façade actuelle devant l'église de Fulbert. Initialement, l'accès à la cathédrale se faisait par les tours. Vers 1145-55, on décide de faire de la façade en cours d'édification une façade harmonique, sans pour autant détruire ce qui avait déjà construit. Un mur est construit dans l'alignement des deux tours.

On y perce les trois portails du Portail royal que l'on peut admirer actuellement. En 1194, un second incendie détruit l'église romane, ne laissant intact que la crypte et la façade. La construction d'un édifice gothique est alors engagée. L'avancée des travaux est fulgurante puisque le gros-oeuvre est achevé 25 ans plus tard. Trois facteurs expliquent cette rapidité prodigieuse : les fondations existaient déjà (on a utilisé les fondations romanes), les moyens financiers n'ont jamais manqué et la façade occidentale est en grande partie conservée.

On lui ajoute seulement, entre les tours, la rose et la galerie des rois. Quelques transformations sont ensuite effectuées. En 1506, on remplace le beffroi en bois de la tour nord par une flèche de pierre de style gothique flamboyant.

Le massif est composé de quatre niveaux : le Portail royal, une claire-voie de trois baies (une grande et deux petites), une rose (avec un remplage de pierre qui paraît épais par rapport aux parties vitrées) et la galerie des rois de Juda (une sorte d'arbre de Jessé horizontal, comme à Notre-Dame de Paris). Au dessus, on aperçoit le pignon de la nef.

Les parties ajoutées au XIIIe siècle (rose et galerie des rois) sont d'une sobriété très éloignée des autres monuments contemporains, probablement par souci d'harmonie avec les éléments plus anciens. La tour sud, surnommée le Vieux clocher (105 mètres) comporte quatre niveaux auxquels s'ajoute une flèche pierre hexagonale aussi haute qu'austère. Les quatre étages sont percés de petites baies et ornés d'arcatures aveugles (pour les deux premiers). La tour nord (115 mètres) possède une base presque semblable à la tour sud, avec des contreforts très apparents et sans ornements. Un changement manifeste intervient au deux derniers niveaux, édifiés au XVIe. Le premier de ces deux étages est percé d'une baie à arcades géminées, avec un remplage très aéré. Les contreforts sont dentelés. La flèche proprement dite prend appui sur deux bases octogonales percées de baies surmontées de gâbles.

le Portail Royal:


Parvenu pratiquement intact jusqu'à nous, il s'intègre dans le massif occidental qui se compose de trois baies largement décorées, cette composition tripartite ayant une influence manifeste avec la façade harmonique de filiation anglo-normande.



Structure innovante, ce triple portail à statues latérales, à tympan, linteau et voussures sculptées a une influence architecturale importante puisqu'il est repris par de nombreuses cathédrales gothiques (Le Mans, Angers, portails nord et sud de Bourges, statues-colonnes de Rochester et Sangüesa). Situé à la charnière de l'art roman et de l'art gothique, il a probablement été réalisé par les mêmes sculpteurs que le portail de la basilique Saint-Denis. Il se démarque par la grande qualité de ses sculptures.


Le programme iconographique mêle des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament, associant ainsi les précurseurs de la Chrétienté - le peuple juif - à l’accomplissement de la promesse, formulée selon le dogme chrétien. Les trois tympans proclament les mystères de la Foi. Ils représentent respectivement de gauche à droite, selon une interprétation courante, l'Ascension, la Parousie et l'Incarnation.


Les trois baies sont unifiées par une longue frise sculptée qui, courant de chapiteau en chapiteau entre les statues-colonnes et les tympans, raconte la vie du Christ avec des dizaines de petites figures réparties en trente-six scènes. Cette frise se lit de droite à gauche en allant du portail central au clocher neuf, puis de gauche à droite en allant du portail central au clocher vieux.

16 Cloître Notre Dame, 28000 Chartres
Accès libre