La collégiale Saint-André
- Alain Foucaut
- 19 janv. 2017
- 2 min de lecture

L'église primitive aurait été construite, selon la tradition par Saint Aignan, à l'emplacement d'un amphithéâtre gallo-romain dont on retrouve des vestiges dans les murs de l'une des cryptes.

L’église fut érigée en collégiale par l'évêque Yves de Chartres en 1108. Administrée par un chapitre de douze chanoines, elle devint la paroisse la plus importante de Chartres.

Elle fut détruite par un incendie en 1134, ne laissant que les cryptes. Reconstruite, l'église Saint-André est terminée dans la seconde moitié du XIIe siècle. Au début du siècle suivant, une arche est lancée au-dessus de l'Eure afin de supporter le chœur de l'édifice. Celui-ci sera reconstruit au XVIe siècle par Jehan de Beauce. Au XVIIe siècle, une seconde arche est édifiée dans le prolongement de la première, enjambant la rue du Massacre pour supporter la chapelle de la Vierge, créant ainsi un très bel ensemble.

La Révolution ferme l'église Saint-André au culte en 1791. Sa flèche octogonale est démolie ; elle devient un magasin à fourrage jusqu'en 1861. En 1805, la chapelle de la Vierge installée sur la seconde arche s'écroule, obligeant, pour des raisons de sécurité, à démolir le chœur en 1827. En 1861, le bâtiment est gravement endommagé par un premier incendie, puis par un second en 1944: Pendant la seconde Guerre mondiale, les troupes d'occupation allemandes réquisitionnent l'église pour y stocker des vivres et du matériel.

Lorsqu'ils quittent Chartres le 16 août 1944, ils y mettent le feu. Les démolitions successives n'ont laissé subsister que les parties correspondant à l'état d'avant le 13e siècle (sauf la chapelle Saint-Ignace au nord, achevée en 1513).

Grâce à une restauration intégrale commencée en 2003, la collégiale et ses cryptes trouvent leur nouvelle vocation, celle de lieux d'activités culturelles alliant désormais un cadre de qualité à des équipements de pointe. C'est autour de l'église Saint-André, dans ce quartier peuplé et laborieux, que naît et se développe, au Moyen Âge, la foire Saint-André. Celle-ci existe encore aujourd'hui, même si son lieu d'implantation est différent.

C’est sous cette église détruite que se trouve encore la fontaine Saint-Nicolas, ou Saint-André, dont le mur du fond présente des restes d'appareil gallo-romain. Les habitants les plus riches se faisaient apporter l'eau à domicile par des porteurs qui devaient pour cela gravir la colline, lourdement chargés.

En 1944, après la mise hors de service de l'usine de traitement des eaux par un bombardement, les Chartrains ont eu à nouveau recours, pendant plus de trois mois, à la providentielle fontaine…


2 Rue Saint-André, 28000 Chartres
(photographies à l'intérieur de l'édifice avec accord de l'exposant)
