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Église Saint-Aignan de Chartres

  • Alain Foucaut
  • 15 janv. 2017
  • 3 min de lecture

L'église Saint-Aignan doit son nom à l'évêque d'Orléans vers 400, époque où s'élevait là déjà une église pré-romane, remplacée plus tard par d'autres constructions qui subirent des incendies au XIIe siècle, puis en 1262. Saint-Aignan était la paroisse des comtes de Blois et de Chartres. La tradition fait de l'église élevée du Ve siècle par Aignan d'Orléans, dont il ne reste rien, le lieu d'inhumation du saint. Enserrée entre le château aujourd'hui disparu des comtes de Chartres et le rempart reconstruit au IXe siècle, elle devient au Bas Moyen Âge la première église paroissiale de la cité et en demeure la plus ancienne. Elle est reconstruite au XIVe siècle en style gothique, comme en témoigne le portail principal, unique vestige de cette époque. La modestie de celui ci est rapport avec l'étroitesse du réseau de ruelles d'alors. La terrasse qui s'ouvre au sud recouvre l'ancien cimetière. Le chevet est alors étendu sur le haut du rempart, qui n'a plus d'utilité.

La crypte, bien éclairée par des fenêtres qui s'ouvrent sur la rue Saint-Pierre en contrebas, date de la fin du XVe siècle mais l'édifice actuel date du début du XVIe siècle. Aux derniers exercices flamboyants (profils des piliers, décorations de tympans) s'imposent les colonnettes à l'antique typiques de la Renaissance. Le petit portail du bas-côté nord porte la date de 1541. L'architecte est peut être le même que celui de l'église Sainte-Foy, partiellement détruite à la Révolution. Son projet de voûte pour la nef, dont les colonnes devaient porter les ogives, a été annulé.

La tourelle à gauche date des XVIe et XVIIe siècles. Elle est reliée à l'édifice principal par un arc boutant portant un escalier qui date du projet de 1541. Les culées prévues pour les autres arc boutants restent sur les façades extérieures sans emploi ( La voûte en pierre, prévue à l'origine, n'a jamais été construite, rendant les arcs-boutants inutiles).

La galerie du second étage n'est élevée qu'en 1625, sous Louis XIII. On se contente d'un bardeau de bois pour recouvrir la nef et d'un triforium pour les bas-côtés.

Nationalisée sous la Révolution, l'église est généreusement reconvertie en hôpital militaire. Elle échappe aux injures de la Terreur en se faisant prison puis est revendue contre quelques assignats à un entrepreneur, qui s'en sert comme magasin de fourrage, ce qui la sauve d'un débitage.

La Restauration le rend au culte en 1822. En 1869, la peinture intérieure, fresques polychromes dans le goût romantique, est confiée à un collaborateur d'Eugène Viollet-le-Duc, Émile Boeswillwald.

L’église Saint-Aignan conserve un ensemble de vitraux remarquables, appartenant notamment au XVI° siècle. Outre quelques représentations de saints populaires et plusieurs ‘remontages’ issus de vitraux fracturés, on y voit des fenêtres intéressantes, au thématiques variées :

- scènes de la dormition de la Vierge (Pierre Courtois – v. 1490)

- personnages de la parenté de la Vierge, comprenant les représentations de Marie Jacobé, Marie Salomé, Anne et Joachim (v. 1510)

- scènes de la vie apostolique, avec le Quo Vadis et la conversion de Paul (Jean Cousin - v. 1540)

L’une des verrières, sans doute plus novatrice et montrant saint Michel terrassant les anges rebelles, est inspirée d’une gravure de Dürer (1547)

Cet ensemble, complétant celui de la cathédrale et de l’église Saint-Pierre et retraçant ainsi quatre siècles d’évolution artistique, concourt à faire de Chartres la capitale du vitrail.

12 Place de l'Étape au Vin, 28000 Chartres

Accès libre

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