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Le trésor de la cathédrale de Trèves

Le trésor de la cathédrale de Trêves occupe, sinon le premier rang, au moins une place très élevée parmi les anciens trésors d'églises. Il le doit autant, plus peut-être, à la qualité des pièces qui le composent qu'à leur quantité.

Il renferme des pièces remarquables de l’Antiquité tardive (relief d’une procession reliquaire), de l’art roman (Reliquaire du pied de saint André, reliquaire des saints clous, encensoir de Gozbert), gothique, du baroque (la Madonne en argent d’Augsburg) et du 19e /20e siècle (œuvres de l’historicisme issu de l’atelier trévirois Brems-Varain). S’y ajoutent plusieurs manuscrits importants du Moyen Âge (Codex Simeonis, évangéliaire d’Helmarshausen, livre des péricopes de Cunon de Falkenstein).

Châsse du pied de Saint-André ou d’Egbert: Cet autel est la pièce capitale du trésor. Sa destination et sa date sont déterminées d'une manière précise par l'inscription niellée qui se développe autour du couvercle plat, entre deux rangs d'entrelacs: Xème siècle.

Ce reliquaire, car c'en est un, contient encore plusieurs reliques : deux, anneaux, en fer forgé ouverts par un bout et qui ont appartenu à la chaîne de la captivité de saint Pierre; plus deux morceaux du bois de sa croix; de saint André, la moitié d'un fémur et la sandale du pied gauche. Cette sandale est en cuir épais, doublé, à l'intérieur, d'une peau plus mince gardant parfaitement l'empreinte des doigts, piquée tout autour du talon, ainsi qu'à la pointe où le fil a formé en double ligne une espèce de cœur : le travail paraît oriental et du haut moyen âge.

Que cette boîte ait servi d'autel portatif, une autre inscription l'affirme: HOC ALTARE CONSECRATV EST IN HONORE SCI ANDREAE APL.

La sandale a donc été considérée comme la relique principale et a motivé la dédicace en l'honneur de saint André. On connaît nombre de boîtes analogues qui ont été utilisées comme autels portatifs; mais alors le couvercle était en marbre, car la pierre seule est susceptible de consécration, d'après l'ordonnance du pape saint Sylvestre. Ici le consécrateur s'est contenté d'une plaque de verre polychrome, d'origine phénicienne, estimée comme pierre précieuse.

Les pierres, très nombreuses, sont des saphirs, des topazes, des émeraude, des rubis : plusieurs sont percées, ce qui indique qu'elles furent, à l'origine, traversées par un fil de métal pour être portées en collier; le rubis est plus rare et quelques saphirs sont en plàse ; le plasme est taillé à pans. Quant aux perles, elles sont généralement enfilées et très peu sont serties en bâte : si elles sont trop petites, on en met deux pour équivaloir à une. Ces pierres, cabochons convexes, sont rondes, longues ou baroques. La monture, au rabattu, est une bâte filigranée sur sa tranche ou au pourtour de l'alvéole. Quelques-unes, par leurs griffes, attestent une restauration qui dut s'opérer au XIVème siècle. Sept pierres sont des intailles antiques !

L'étui du saint Clou: L'étui du saint Clou est assurément le chef-d'œuvre du trésor. Il a une très grande valeur artistique et archéologique. Nous n'avons point de doute à émettre sur son authenticité, car il a l'aspect d'un clou romain : au musée même de Trêves, nous lui avons trouvé un similaire. Nous présenterons toutefois une observation sur l'emploi même de ce clou.

Son rôle dut être d'assembler les pièces de bois qui formaient la croix. L'étui qui renferme le saint Clou est en or, rehaussé d'émail et de verroterie, cloisonnés. Il épouse si bien la forme de la relique, suivant la pratique ordinaire du moyen âge, qu'il en indique par ses lignes principales la nature et l'aspect.

Evangéliaire

COUVERTURE D'ÉVANGÉLIAIRE (XII e siècle): Sur le panneau du milieu, dont l'encadrement au repoussé atteste le XII e siècle, ont été appliqués trois morceaux d'ivoire, qui peuvent remonter jusqu'au XI'' siècle et proviennent d'ailleurs, elles appartiennent incontestablement à l'art latin. Le Christ étend les bras horizontalement, un jupon couvre les reins, les pieds posent sur un support et les yeux sont vifs. A droite, Marie, la tète voilée, porte la main gauche à sa figure, comme si elle voulait essuyer des larmes. Saint Jean, de l'autre côté, soutient de la droite son menton : la physionomie est pensive. Les trois statuettes, élancées et sveltes, ont un certain cachet de dignité.

Une large bande d'argent doré contourne la Crucifixion. Des plaques, filigranées et gemmées, y alternent avec des plaques émaillées. L'émail, champlevé, a été fabriqué sur les bords de la Moselle. Les symboles des évangélistes occupent les quatre angles de la couverture : il manque le lion de saint Marc.

Emaux de Limoges (France)

Crosse du XIIIème siècle

COFFRET ORIENTAL (XIIème siècle): Ce coffret est sans contredit une des curiosités du trésor de la cathédrale. Le coffret a été rapporté d'Orient, probablement au temps des croisades. Dans le principe, cet élégant coffret fut un meuble à usage essentiellement domestique et civil. A Trêves, on y mit côte à côte les chefs de l'apôtre saint Mathias et de l'impératrice sainte Hélène, mère de Constantin; de ces chefs il n'existe que la partie supérieure ou crâne, la mâchoire inférieure faisant défaut.

Calotte en laine fauve, tricotée, du reclus saint Siméon (XIème siècle) à gauche.

Le trésor de Trêves présente ce caractère propre qu'il n'est pas vulgaire, en ce sens qu'il ne ressemble pas aux autres trésors et qu'il est composé de telle façon qu'il est presque tout entier sui generis, c'est-à-dire exceptionnel et original quant à la qualité des pièces.

Liebfrauenstraße 12, 54290 Trier, Allemagne

Accès payant

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