Karl-Marx-Haus
Le bâtiment côté rue de la maison de naissance de Karl Marx fut construit en 1727 et la façade remise à neuf en 1930/1931. Les annexes datent du 19e siècle. A partir d'avril 1818 elle a servi de cabinet d'avocat et de logement à Heinrich Marx et sa famille.

Maintenant un musée, la maison natale de Karl Marx a d'abord été oubliée jusqu'en 1918. La maison au 10 de la Brückenstraße a connu, au fil des ans, plusieurs changements de propriétaires et subi un grand nombre de transformations. On oublia rapidement qu'elle avait été la maison natale de Karl Marx.

C'est seulement grâce à la découverte en 1904 d'une ancienne annonce du journal de Trèves dans laquelle son père Heinrich annonça leur déménagement qu'on l'a reconnue comme telle. Puis le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) s'est attaché à la rouvrir en 1928. Après la prise du pouvoir par le NSDAP en 1933, l'immeuble est confisqué et transformé en imprimerie.

Le 5 mai 1947 ouvre un musée consacré à la vie et l'œuvre de Karl Marx.
En 1968, il est intégré à la Friedrich-Ebert-Stiftung, une fondation liée au SPD. Le 14 mars 1983, à l'occasion du centenaire de la disparition de Karl Marx, le musée rouvre après un an de travaux, agrandi sur trois niveaux.

En 2005, la Karl Marx Haus est de nouveau fermée trois mois puis rouverte le 9 juin, en présence de personnalités comme Anke Fuchs, Franz Müntefering, Kurt Beck et Helmut Schröer. La muséographie inclut maintenant l’histoire du communisme en URSS, en Chine et en Europe centrale et orientale.

Elle reçoit environ 32 000 visiteurs annuels, dont un tiers de Chinois, pour lesquels il s’agit d'un point de passage important lors d’un voyage en Allemagne.

La vue magnifique sur le jardin est un privilège que tout un chacun devrait absolument savourer. Le jardin est aménagé en style français symétrique.


Né à Trèves dans une famille d'origine juive convertie au protestantisme, Karl Marx étudie le droit, l'histoire et la philosophie. Il débute par une activité de journaliste dans la "Gazette rhénane". Il se trouve au carrefour de la philosophie allemande (Hegel, Feuerbach), du socialisme utopique français (Saint-Simon, Fourier) et de l'économie politique britannique(Smith, Ricardo). Sa doctrine philosophique part de l'homme comme être agissant et non comme être pensant. Il critique la religion et l'Etat, qui sont des réalisations imaginaires, et substitue la conscience humaine à la conscience divine.

Karl Marx développe une philosophie basée sur la lutte des classes (exploitants et exploités) qui est le moteur de l'histoire. Le matérialisme dialectique se caractérise par le primat de l'histoire (tout évolue), le progrès venant de contradictions résolues, l'action réciproque des choses les unes sur les autres, le progrès par bonds, par crises brusques et soudaines (révolutions).

Le prolétariat doit s'organiser à l'échelle internationale afin de s'emparer du pouvoir et, après une période de transition (dictature du prolétariat), conduire à l'abolition des classes et la disparition de l'Etat (communisme). Karl Marx prédit la fin de la société actuelle où le capitalisme se détruira lui-même, permettant ainsi l'avènement d'un état ouvrier.

Passant de la théorie à la pratique, Karl Marx crée avec Friedrich Engels la Ligue des communistes en 1847 et rédige avec lui le "Manifeste du parti communiste". Après l'échec de la Révolution allemande en 1848, il s'exile à Londres où il mène en parallèle son activité militante (animation de la première "Internationale ouvrière") et la rédaction de son oeuvre majeure, "Le Capital", qu'il laisse inachevée.

Karl Marx a vécu dans la pauvreté et a été soutenu financièrement par son ami Engels. Ses théories ont été reprises après sa mort sous une forme dogmatique, le marxisme, pour servir de fondement aux mouvements socialistes et ouvriers de la fin du XIXe et du début XXe siècle et de justification de leurs excès.
Friedrich-Ebert-Stiftung, Museum Karl-Marx-Haus, Brückenstrasse 10, 54290 Trier
Accès payant
