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Les plaques-boucles mérovingiennes

Parmi les objets qu’ont livrés les fouilles de cimetières d’époque mérovingienne (c’est-à-dire de la période du VIe au milieu du VIIIe siècle), figurent en bonne place les plaques-boucles. Celles-ci se caractérisent par la présence d’une plaque qui s’articule avec la boucle et se fixe à la ceinture.

L’orfèvrerie mérovingienne déploie des formes ornementales en spirales, en motifs tressés ou entrelacés où l’incrustation de pierres semi-précieuses fait partie intégrante de la décoration. À la croisée des influences celtes, romaines, méditerranéennes et germaniques l’art somptuaire de cette époque est polymorphe.

Plaque-boucle de saint Césaire (Nous avions eu la chance de déjà nous croiser au magnifique musée départemental d'Arles)

Césaire d'Arles, né vers 470 à Chalon-sur-Saône et mort le 26 août 542 à Arles, fut évêque de cette cité de décembre 502 jusqu'à sa mort en 542. Moine de Lérins, puis évêque d'Arles pendant quarante ans, Césaire s'affirma comme un chef dont l'influence s'exerça sur la Gaule méridionale et l'Espagne. Il sut à la fois protéger son peuple contre les exactions des Barbares et l'enseigner par des sermons simples et vivants. Mais il parla aussi en docteur dans les conciles qu'il présida. En 513, il fut le premier évêque à recevoir du pape le pallium, écharpe de laine symbolisant le lien avec l’Église de Rome. En 513 également, saint Césaire d’Arles fonda, aux Aliscamps, sous le patronage de saint Jean, le premier monastère de femme que l’on connaisse en Gaule et qui, en 524, fut transféré à l’intérieur des murs d’Arles. Après quarante années d'épiscopat où il fut peut-être le plus grand prédicateur de l’ancienne Eglise latine, il mourut le 27 août 543. La vie de saint Césaire d’Arles fut composée par Cyprien de Toulon, avec d’autres de ses amis et de ses élèves.

Sud de la Gaule ou empire byzantin, première moitié du VIe siècle

Bas-relief sur ivoire d’éléphant, H : 5 cm

Historique : Arles (Bouches-du-Rhône), monastère Saint-Jean ; abbaye Saint-Blaise ; église Notre-Dame-la-Major

Arles, trésor de Saint-Trophime, déposée au musée départemental de l’Arles antique, inv. FAN 92 00 2604

Conservée jusqu'à la Révolution dans l'église Saint-Blaise du monastère de Saint-Césaire. Cette ceinture en cuir fait partie des reliques de l'évèque d'Arles . Elle est décorée d'une croix monogrammatique dont une des branches transversale est décorée de l'Alpha et l'Oméga. La boucle de ceinture est formée d'une plaque rectangulaire et d'un anneau mobile orné de pampres et vignes avec grappes de raisin. La plaque, bordée d'une rangée d'oves (ornements en forme d'oeuf), représente, entre deux arcades symbolisant la ville de Jérusalem, la rotonde du Saint-Sépulcre au pied de laquelle sont endormis deux soldats appuyés sur leur lance.

Plus d'information ICI numéro 128 page 32

En haut, plaque-boucle décorée de quatre orants adorant la croix, bronze gravé, VIè siècle.

Dessous, une plaque-boucle reliquaire, dite de Mâcon: La plaque, encadrée des deux inscriptions «Daniel, le prophète» et «Habacuc, le prophète» est divisée en deux panneaux figurant les prophètes Daniel et Habacuc. Ce type de volumineuses plaques rectangulaires attachait les larges ceintures de cuir portées par les femmes et parfois par les prêtres, dans l''ancienne Burgondie (Bourgogne, Franche-Comté, région Rhône-Alpes, est de la Suisse). Ces plaques de bronze moulées offrent souvent des motifs chrétiens. Le prophète Daniel dans la fosse aux lions est ainsi fréquemment représenté car il symbolise le secours apporté par Dieu à ses fidèles. La plaque offrait au revers deux compartiments délimités par des cloisons. Ils étaient autrefois recouverts d'une plaque de fer et pourvus d'un système de fermeture. La plaque servait donc de reliquaire portatif. Des fragments de cire provenant de cierges et des capsules de coton sans doute rapportés de lointains pèlerinages ont été retrouvés à l'intérieur de plaques comparables. À l'époque mérovingienne, clercs et particuliers portent volontiers sur eux pour leur protection des « reliques de contact » : tissus posés sur la tombe d'un saint, huile ou cire des lampes des sanctuaires, végétaux rapportés de pèlerinages...

http://musee-archeologienationale.fr/?q=objet/plaque-de-ceinture

A droite, Châtelaine de Saint-Sauveur: Elle est composée de deux éléments et de trois passe-courroies. La plus petite est ajourée de trois voussures dans sa partie supérieure et de trois rectangles dans sa partie inférieure. Elle est décorée d’incisions linéaires. Deux tenons assuraient la fixation à la ceinture. La plus grande est ajourée par trois rectangles dans sa partie supérieure. Le décor représente deux griffons affrontés buvant dans une coupe posée sur une figuration cruciforme. Les yeux ainsi que les plumes sont représentés. Le sommet, les côtés et le corps des griffons sont soulignés d’un ruban hachuré. Des marches d’escalier limitent la base. La fixation est assurée par un tenon central et trois rivets. Les passe-courroies sont cintrés, décorés de bandes hachurées et d’un motif cruciforme.

Tout savoir sur les fouilles de Saint-Sauveur: http://www.persee.fr/doc/pica_0752-5656_2007_num_1_1_3129

Amiens, vers 600 Bronze argenté, H : 6, 8 cm, L : 7, 5 cm Amiens, musée de Picardie, Inv. D.90.61.6

Plaque-boucle en argent avec décor de chefs de sangliers et de rapaces affronté (vers 600) ; tombe 9 Basilique de Saint-Denis des fouilles de M Fleury et France-Lanord 1998 . Conservée au Musée des Antiquités nationales.

Garniture de ceinture, Région parisienne, VIIe siècle, Argent doré et grenats

Plaque-boucle réniforme à grenats cloisonnés. Il s'agit de cerner le contour des motifs à l'aide d'une mince bandelette métallique soudée sur le champ du métal.

Plaque-boucle de ceinture du VIe siècle découvertes fortuitement non loin de Toulouse, Royaume wisigothique. Le terme de « wisigoth » est une invention du VIe siècle. Cassiodore, un Romain au service de Théodoric le Grand, inventa le terme Visigothi en combinant les termes Visi et gothi pour faire pendant à celui d’Ostrogothi, termes qu'il considérait comme signifiant respectivement « Goths de l'Ouest » et « Goths de l'Est ». Cassiodore utilise le terme de « Goths » pour se référer uniquement aux Ostrogoths, qu'il a servis, et réserve le terme géographique « Wisigoths » pour les Goths gallo-espagnols. Cet usage, cependant, a été adopté par les Wisigoths eux-mêmes dans leurs communications avec l'Empire byzantin et était encore en usage au VIIe siècle.

Plaque-boucle de ceinture damasquinée.

Le damasquinage (de damaschino, mot italien dérivé de Damas) est une technique de décoration, qui consiste à enchâsser un fil de cuivre, d'or ou d'argent, sur une surface métallique, généralement en fer ou en acier, afin de créer différents motifs décoratifs et ornementaux. Le résultat de cette incrustation est appelée une damasquinure et l'artisan réalisant ces incrustations est un damasquineur. Ce type de décoration est très courant dans l'art médiéval.

6 Place Paul Painlevé, 75005 Paris

Accès payant

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