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Le sacramentaire de Gellone

Le sacramentaire est un livre liturgique catholique contenant les prières et textes réservés au célébrant de l'Eucharistie et des autres sacrements (ordination, baptême) ou cérémonies (consécration d'église, exorcisme) où la présence d'un ministre ordonné prêtre ou évêque est requise.

Lettres O (rosaces, entrelacs, tête d'oiseau, quadrupède)

Le Sacramentaire de Gellone est un manuscrit enluminé de la fin du VIIIe siècle (Paris, BnF, département des Manuscrits, Latin 12048). Sa présence est attestée à l'Abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert au début du IXe siècle. Il est d'un style directement influencé par l'enluminure mérovingienne. L'origine du manuscrit a fait l'objet de controverses. Plusieurs indices font penser qu'il a été copié dans un monastère double, de moines et de moniales localisé dans le diocèse de Meaux. Il aurait été destiné dès l'origine à la cathédrale Notre-Dame de Cambrai, un autre manuscrit de la même écriture ayant été destiné à la même église. Il se trouve sans doute sur place pendant l'épiscopat de Hildoard (vers 790-800). Il est par la suite la propriété de Guillaume de Gellone, peut-être à la suite d'un cadeau de son cousin Charlemagne lui-même. Celui-ci en fait don à l'abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert, qu'il a lui-même contribué à fonder avec Benoît d'Aniane. Il reste sans doute sur place jusqu'à son entrée dans la bibliothèque de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés de Paris en 1638. L'ensemble de cette bibliothèque est intégrée à la bibliothèque nationale en 1796.

Lettre O (sanglier et roue)

Lettre D (lion et lionceau)

Lettre O (tête de moine) et d (main tenant un serpent)

Lettre P (échassier se mordant le cou) et lettre d (entrelacs et oiseau)

Au centre du manuscrit, la crucifixion constitue l'initiale du Te igitur ouvrant le Canon de la messe, une innovation iconographique reprise ensuite par l'enluminure carolingienne. Le Christ saigne, ostensiblement blessé dans son humanité mais il est aussi Dieu Vivant, victime sacrificielle à la fois consentante et victorieuse. Cette image reflète, entre Orient et Occident, la multiplicité des apports stylistiques et des traditions formelles. Le Christ, barbu à la manière syriaque mais nu, est ceint du perizonium (jupon court) grec.

Lettre T du "Te igitur" : le Christ en croix entre deux anges

Diocèse de Meaux, fin du VIIIe siècle

Parchemin, A-B + 273 ff. H : 30 cm, L : 18 cm

Paris, BnF, ms latin 12048

6 Place Paul Painlevé, 75005 Paris

Accès payant

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