Bague à édicule mérovingienne

Reportage sur cette magnifique bague trouvé sur le PDF millefleurs.

Découverte en 1884 lors de travaux agricoles, cette bague est exceptionnelle par sa forme originale.

Son jonc d’or plat, filigrané, supporte une base carrée dont chaque côté est orné d’un édicule (une petite maison) à deux arcatures. La bâte sommitale, vide aujourd’hui, devait sertir une pierre, peut-être un grenat.

« On connaît une dizaine d’exemples de ce type de bague à édicule, qui semble provenir de la Gaule du Nord. Cinq sites de découverte ont permis une datation assez précise, du VIe siècle, voire plus précisément du milieu du VIe siècle, explique Isabelle Bardiès-Fronty, conservatrice en chef. Ce bijou est un précieux témoignage de l’art mérovingien de l’orfèvrerie, qui rompt avec la tradition antique sans être fermé à l’influence des ateliers de Constantinople. Il rehausse le petit ensemble illustrant la parure de cette époque. » Faut-il voir dans ces édicules une représentation des édifices religieux du temps? « L’absence de symbole chrétien dans les tombes féminines où ont été découvertes les bagues, mais aussi des épingles à édicule, incite à la prudence. Il s’agit peut-être simplement d’un motif décoratif. »

Atout important lors de tout achat pour un musée: la traçabilité de l’objet. Par chance, on connaît le périple de cette bague depuis sa découverte, en 1884, au lieu-dit La Garde, dans l’actuelle agglomération de Montbrison (Loire), au pied des monts du Forez, sur la route traditionnelle de Lyon au Massif central. Passée par plusieurs collections privées, elle a été acquise dans le commerce d’art en décembre 2009.

Gaule du Nord, milieu du VIe siècle

Or, H : 2, 1 ; D. 1, 86 cm

Provenance : lieu-dit la Garde, Boën-sur-Lignon (Loire)

Historique : collections Coiffet fils, Guilhou, Bourgey, Chappée et Hindman

Paris, musée de Cluny, inv. Cl. 23853

Pour plus de renseignements ICI numéro 155 page 33

6 Place Paul Painlevé, 75005 Paris

Accès payant