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Reliquaire-pendentif dit «Bulle de l’Impératrice Maria»

Longtemps considéré comme une bulle*, ce bijou se portait en pendentif et appartenait à l’impératrice Maria, épouse d’Honorius (384-423), premier empereur d’Occident. Ce pendentif, fait de deux camées, contenait de la terre provenant de Terre Sainte et faisait ainsi office de reliquaire. Ce bijou précieux est un rare témoignage des premières œuvres d’art chrétien et révèle la virtuosité des artistes italiens de la fin du IVe siècle.

Une oeuvre précieuse

Le pendentif, de forme ronde, est composé de deux camées d’agate sertis dos à dos par une monture en or ornée de quatre émeraudes, taillées en losange, et de cinq paires de petits rubis. Chaque face porte des inscriptions en relief en forme de chrisme. Les inscriptions reprennent celles des acclamations. On y voit le nom de la propriétaire Maria (morte vers 407) dans la boucle du Rho, celui de son époux Honorius (387-423) et celui de sa sœur Serena. Aucun autre bijou semblable n’est connu.

Le pendentif de l'impératrice Maria

Ce bijou a été trouvé en 1544 à Saint-Pierre de Rome lors de travaux dans la chapelle Sainte Pétronille ou « chapelle des Rois de France ». Cette chapelle avait été érigée pour servir de mausolée à la famille de l’empereur Théodose Ier (vers 346-395). Le pendentif se trouvait dans le sarcophage en marbre d’une jeune femme avec un ensemble de gemmes et de vases précieux. Le corps était drapé dans de fins vêtements d’or et a été identifié comme étant celui de Maria, fille du patricien Stilicho et de Serena, nièce de Théodose Ier, et sœur d’Eucherius et de Thermantia. Maria avait été mariée en 398 à l’empereur d’Occident Honorius. Il est d’ailleurs probable que ce petit reliquaire lui ait été donné à l’occasion de son mariage. Elle est morte vers 407, l’œuvre est donc précisément datée entre 398 et 407.

L'expression du premier art chrétien

Les inscriptions en forme de chrisme, la forme générale ronde de l’objet et ses similitudes avec les bulles chrétiennes de métal précieux, ornées de motifs de crosses et de monogrammes, ont longtemps fait que ce reliquaire a été considéré comme une bulle. Les camées, du type des amulettes bien connues pendant le Bas Empire, combinent ici deux formules écrites récurrentes sur les premières œuvres chrétiennes : le Chrisme et l’acclamation. Ainsi cette œuvre est bien un reliquaire à la gloire de son propriétaire e de sa famille ainsi que du Christ.

*Lettre solennelle du pape. Elle est scellée soit d’une boule de métal (origine du mot), soit d’un cachet de cire. Les constitutions apostoliques (équivalent d’une loi) se présentent souvent sous forme de bulles.

Milan ?, 398 ou 407

Or, agate, rubis et émeraude ; H. : 1, 8 cm

Paris, musée du Louvre, Inv. OA 9523

6 Place Paul Painlevé, 75005 Paris

Accès payant

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