top of page

Cuve dite "de Dagobert "

  • Alain Foucaut
  • 10 nov. 2016
  • 2 min de lecture

Le dernier des grands Mérovingiens, Dagobert 1er (603 - 639) est le plus brillant des rois mérovingiens, successeurs de Clovis à la tête du Regnum Francorum (le Royaume des Francs)... Durant cette période, il a sa résidence le plus souvent autour de Paris, notamment à Clichy (actuel département des Hauts-de-Seine). Sous son règne, la royauté mérovingienne jette un dernier éclat avant que la réalité du pouvoir ne passe aux maires du palais.

Dagobert a choisi d'être enterré, non à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, comme ses prédécesseurs, mais dans l'abbaye de Saint-Denis, qu'il a prodigieusement enrichie, sur le lieu où repose déjà depuis 570 Arégonde, la quatrième épouse de Clotaire 1er. Son tombeau fut reconstruit six siècles plus tard par Saint Louis. On peut encore voir, près du maître-autel, une scène de ce tombeau, où l'âme de Dagobert, sous la forme d'un enfant nu et couronné, est emporté en enfer par des démons griffus. Mais Saint Martin et Saint Denis se précipitent pour le libérer et le présenter au Ciel. Ce qui semble suggérer que Dagobert aurait mérité l'enfer, et qu'il n'a dû son salut qu'à l'intercession des saints !

Continuons avec notre bon roi Dagobert, je vous présente sa baignoire !

La forme de cette cuve s'inspire du lenos, pressoir où l'on foulait le raisin. Dès le IIIe siècle, des sarcophages adoptent le même aspect en raison de son symbolisme dionysiaque. Parallèlement, ces cuves sont attestées dans des thermes où elles servent au bain ou comme décor de fontaine. Extrait en Égypte, le porphyre est un matériau rare, bientôt réservé aux individus de haut rang. Tout naturellement, dans l'Antiquité tardive, ces baignoires en porphyre sont souvent remployées comme sépultures pour des personnages prestigieux (souverains, saints...).

Sur la cuve de Dagobert, les anneaux, dont la position n'est pas fonctionnelle, jettent un doute sur une utilisation thermale à l'origine. Elle est identifiée dans la basilique de Saint-Denis dès le XIVe siècle. La légende veut que Dagobert Ier (629-639) l'ait rapportée de Poitiers, contenant les reliques de saint Hilaire. À Saint-Denis, sa proximité avec le tombeau de Charles le Chauve a poussé à y voir la sépulture provisoire que ce dernier aurait reçue, en 877.

Baignoire « de Dagobert »

Rome, Ier-Ve siècle

Porphyre, H : 49 cm, L : 169 cm, Pr : 70 cm

Paris, musée du Louvre, département des antiquités grecques,

étrusques et romaines, Inv. MND 1585

6 place Paul Painlevé - 75005 PARIS

Accès payant

articles recents: 
recherche par TAGS: 

© 2023 by The Artifact. Proudly created with Wix.com

  • Facebook B&W
  • Twitter B&W
  • Instagram B&W
bottom of page