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Le château de Yèvre-le-Châtel


Situé sur un éperon, à la limite des anciens évéchés d'Orléans et de Sens, dont l'Essonne et la Rimarde marquaient la frontière, Yèvre-le-Châtel fut très tôt fortifié.

Dès le Xème siècle, Yèvre est une des possessions de l'Abbaye de Fleury de Saint-Benoit-sur-Loire. On sait qu'à plusieurs reprises les moines de Fleury se plaignirent au Roi, Hugues Capet, des exactions du baron Arnoul de Yèvre. C'est sans doute pour faire oublier les excès de son mari que son épouse, Lucinde, fonda dans l'enceinte du chàteau une abbaye sous l'invocation de Saint-Gault, un des Saints de Bretagne dont les reliques avaient été apportées dans la région par des moines fuyant l'invasion des Normands. La chapelle de cette abbaye est aujourd'hui l'église paroissiale de Yèvre-le-Châtel.

Après le décès du baron Arnoul, le Roi interviendra plusieurs fois pour soumettre ses successeurs et démanteler leurs châteaux qui ne devaient être que des fortins de bois, construits sur une "motte".

Le rattachement du château à la couronne de France se situe vraisemblablement vers 1112, lorsque Louis VI le Gros contraint le vicomte Foulques à lui céder Yèvre-le-Châtel dont il fit une puissante chàtellenie.

Vers 1200, sur ordre de Philippe Auguste, le château fut reconstruit selon les derniers perfectionnements de l'architecture militaire rapportés des croisades. C'est, semble-t-il, à Gilon du Tournel que l'on doit cette ultime reconstruction.

En 1344, Philippe, second fils du roi Philippe VI de Valois, reçoit la châtellenie d'Yèvre lors de la création du duché d'Orléans. On trouve dans les comptes du duché pour les années 1406-1408, la mention de travaux réalisés sur le site : pour la première année, la " trappe du pont de devant ", la poterne principale et le " guichet " de la seconde poterne. L'année suivante, la " galerie " de la courtine ouest est découverte, abaissée puis recouverte, la charpente supérieure menaçant de s'écrouler.

Pendant la guerre de Cent Ans, les troupes anglaises ravagent la région. Froissard raconte dans sa chronique qu'en l'année 1357, " il ne demeura ni place, ni ville, ni forteresse, si bien gardée fût-elle qui ne fut prise et pillée ". Néanmoins, durant l'offensive de 1429, Yèvre reste avec Montargis la seule place forte du Nord de la Loire à ne pas tomber aux mains des Anglo-bourguignons. Sa garnison participe même activement aux combats dans la région jusqu'en 1436. A la fin de la guerre, de 1442 à 1445, d'importants travaux sont entrepris. On y répare les toitures et la galerie du château.

En 1562, lors des guerres de Religion, le château est investi par les huguenots. C'est probablement lors de cette prise que les voûtes intérieures s'effondrent. Un inventaire du début du XVIIe siècle (après 1610) nous confirme le mauvais état du château : " il est en ruines et inhabitable… ". Pendant la révolution, la dégradation continue car le château sert de carrière de pierres.

Victor Hugo le visitant en août 1834 écrira toutefois ceci : " Yèvre le Châtel contient à lui seul un couvent et un château ruinés, mais complets ". En 1637, la maréchaussée sera transférée à Pithiviers, mais la justice royale continuera de siéger à Yèvre jusqu'à la Révolution.

Remarquez l'arc qui va de la base d'une tour à l'autre.

C'est un arc de décharge utilisé parles Byzantins dès le VIe siècle qui soutient le mur (courtine) ; si l'assaillant creuse une galerie (sape) sous le mur, celui ci ne s'effondre pas.

Au début du XIIIe, c'est une nouveauté pour l'Occident, rapportée des Croisades sous Philippe Auguste.

Place du Château, YEVRE-LE-CHATEL 45300 - YEVRE-LA-VILLE

Accès payant

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